mercredi 27 mars 2013

Suzannerie-Part XXXVII

Wiping Sacred Ass 2 –
Paper Gospel and Black Nurses 



Down Upon Us -
Sacrosanct Blow in Her Pants -
Holy Spirit impregnated Suzan with prodigious children

«Ma soeur, j’vous présente mon fils pis ma fille. Mon fils Piayelüc parle disss langues pis y’en écrit quinze, c mon p’tit comédien pis mon p’tit génie pis yétudzi pour être médecin pis Premier ménéss. Vous m’odmandez à moi c’est qui son père ? [vrai rire] Lui, ma sœur, j’lé fait tout' seule à campagne. Pis ma fille Faniev, c’est ma grande sportive, c’est mon enfant de l’amour, moé pis l’saintésprit, ma soeur!» récita inlassablement Suzan de ses grandes mains griffues et cütexées à chacune des religieuses de Sein-Down que le trio monoparenté le plus en vue de Lachine croisait dans les corridors de la maison de retraite. Parfois Suzan se permettait d’ajouter son classique, auto-apaisant et surtout auto-tuned : «J’leur ai toute donné mon intelligence, yh m’en ress pü! J’ai ben travaillé, hein ma soeur?». RECORD PLAY REWIND PLAY REWIND PLAY…tels les boutons idoines d’un magnétoscope dont la remote était soudée à la main de l’éternel clown suzanesque. Les infantiles en nausée apprirent que très vite à ramener leur célèbre mère à l’ordre dans plusieurs contextes sociaux où une quinte de malaises pouvait vite transformer un moment de présentations banal en cauchemar made in Süzania. Les plus dévotes madrasas de par le monde se délectaient devant les passages des sourates de Lachine qui relataient l’histoire d’une Suzan ayant mis au monde deux créatures extraordinairement résilientes, mais qui, à cause de leur unique passage dans l’entrejambe de la parturiente en suzanités, demeuraient gommés dans la glaise de l’absurde intimité répétitive d’une femme pourvue d’un humour de misère.
PLAY-REWIND-PLAY-REWIND-PLAY –
Remote in hand, Suzan’s only modus operandi with tiresome jokes

VŒUX et DISCLAIMERS [à lire à haute foi]
À même les saintes écritures, ce serment de promesses barre oblique prière @ Notre-Suzan : Nous Suzanaïtes, adorateurs de ta limpide indigence d’esprit, ne nous pleurerons jamais un autre drame que le tien, Notre-Suzan, car nos prières lacrymales ne peuvent qu’être adressées à toi, Ô albâtre Suzan. Bien que baignant, eux aussi, dans l’abjecte fange d’une ta série malheureuse dont tu portes les stigmates bien saignants, ce que tes saints enfants suzanesques, les tiens plus qu’à personne d’autre, peuvent ressentir dans les moments lyriques où tu nous fais don de ta grâce de pécheresse ne sera lu ni même entendu. Rappellons-nous, seule toi, Notre-Suzan, compte. Amène.  

Cartoon Female Pope -
Suzan’s unforeseen role in the Paper Gospel
Faniev et Piayelüc en déambulant ainsi telles de vulgaires mascottes œcuméniques aux côtés de leur génitrice empirique montrant passeport de la descendance directe n’avaient donc rien à déclarer dans cette visite du théâtre à Suzan chez les Jézüses, car, en fait, étrangement subjugués devant la prestation maternelle. Suzan faisait un véritable carton dans ces scènes inédites de l’évangile en papier mâché gratifiant les religieuses d’accolades et de mots de louanges paraboliques. Connue comme Barabas dans la pension, she was part of the gang ! Les sœurs chantaient volontiers @ Suzan les paroles d’un refrain d’amour solaire oubliant leur serment d’adoration monothéiste pour verser dans la rêverie de la béatitude qu’aurait pu causer de façon équivalente une apparition holographique de la Vierge de Fatima au fond de leur grotte inexplorable de cloîtrée en fin de vie.

Une arrivée divine que partageaient manifestement moins au quotidien les collègues de travail de Suzan ayant été précédemment qualifiées avec élégance de… «vraies vaches». En effet, les génisses laborieuses de la maison de Sein-Down avaient de la bête l’air. La froideur et le manque patent de collégialité venaient peut-être du sentiment le plus répandu chez l’Humaine : la jalousie. Certaines portaient vraisemblablement aussi le masque de l’exaspération devant la théâtralité clownesque d’une Suzan connue pour son manque de retenue lorsque la blague en cours s’étirait et collait comme la sève bouillie de Sainte-Catherine. Les employées du couvent pouvaient bien être irritées devant une Suzan qui perdait son temps de travail à prodiguer des soins spirituels et psychologiques plutôt qu’à faire des lits et changer rapidement les couches des pensionnaires. Il était fort à parier qu’elle parsemait son shift des modulations spatiales et des gestes étranges et loufoques que seule la présence de Nüle-Autre-Que pouvait amener dans un lieu. Depuis son arrivée, Suzan dérangeait la paix diligente instaurée par l’Infirmerie Auxiliatrice et se devait de répondre à la justice terrestre et laïque des Femmes appliquée soit sur un papier d’avertissement officiel ou soit sous la forme d’un coup de poignard entre les deux omoplates. Poignardées sanguines qui finirent par progressivement évincer Suzan de certaines ailes du couvent puis à son congédiement révélé.

Voodoo Dolls -
Wait, Girlfriend, Lemme Hold Yo’ Hair, I’m About to Stab You in the Back –
Suzan’s workplace display of affection
Une des raisons probables du rejet de Suzan par ses paires en besogne venait de ce qui avait pu être vu comme un manque d’ouverture suzanesque devant le nouveau visage coloré du marché de l’emploi du Queendom of Lachine. Suzan, born in fifty six, n’avait possiblement jamais été exposée de façon continue à la chaleur du langage étranger mettant en lumière la tare bien suzanesque de l’imprégnation INVOLONTAIRE [?] de l’accent de l’interlocutrice alors que même devant celle-ci. Le mimétisme typiquement suzanesque des inflexions vocales des locuteurs d’un français alternatif pouvait nécessairement faire sourciller voire friser l’impolitesse. Sur ce, avec pour seul décor un nuage de fumée de cigarette, cet étrange memorabilia de paroles slash imitation d’accent antillais par Suzan @ son fils [so wrong]: «Yh m’ont dit, les bosses, que j’peux pü travailler au ‘5-C’ parce que les infirmières sü’l’étage veulent pü que j'sois dans leur équipe. S’toute rendzü des NOU-A-WRE, tsé les ZA-HISSIENNES, les NOU-A-WRE qui PAWL de mahim là ? Tsé ceuz-là ! C’est des PARWESSEUZEU, yh font pas grand chose et te dziz de TRWAVAILLER pour eux pendant qu’eux PAWHL au téléphone pis font sécher leu’ zongles dans’ salle de RWEPOS. C’pas juste moi qu’il l’dit ça, Piayeluc, sü' toutes les aut’ zétages les filles aiment pas ça aller travailler au ‘5C’, y’appellent ça aller en AH-HI-TI !»

Les yeux grands ouverts silencieusement scandalisé devant la prévisibilité de la réponse qu’Il allait recevoir sur les exilées de son propre port, then ‘Fif Teen’ Years Old Ethno-Conscious Homosexual Piayeluc Crown Prince Of St-Édouard and momentanément Port-au-Prince (PC-POSÉMPAP) @ Suzan : «Ben maman ! C’est sûr que si tu leur parles comme tu viens de faire là c’est un peu normal qu’elles soient fâchées après toi. Tu leur parles pas de même pour de vrai, hein maman ???»

Cigarette au bec, laconique, monstrueusement fière et fidèle à sa politique du sans-regret-les-deux-pieds-dans-marde Suzan @ PC-POSÉMPAP : «Ben certainement !»

Pose en Pape @ Port-au-Prince –
Cuz He Cares -
Piayeluc’s new spare dukedom

samedi 16 mars 2013

Suzanneries-Part XXXVI



Wiping Sacred Ass 1 – Suzan's lovin' it


One for the Money, Two for the Show -
Singing While at it –
Suzan’s then tasteful lyrics
«Dzü Charlson Heston, dzü Elvis Presslé, dzü lovmi taindeur…» précisa Suzan assise innocente devant sa patronne qui lui demandait ce qu’elle pouvait bien chanter lorsqu’elle nettoyait le derrière des religieuses du couvent. Suzan était alors une préposée aux bénéficiaires à la digne maison de retraite des Soeurs de Sein-Down du Queendom of Lachine. Du pain béni tombé du ciel que cet emploi suzanesque dans les estomacs adolescents de Faniev et Piayelüc alors que Suzan pouvait gagner treize piass de l’heure, oh fortsüna! Pain qui fut bientôt aussi ranci que coriace dans la bouche déjà sèche de la famille monoparentale soutenant le fondement même du Queendom, car, malheur [!], après quelques mois de torchage de fessiers monastiques, Suzan fut congédiée!     

She Walk’ Like She Talk’ -
Peddle on the Runway at Sein-Down Abbey -
Suzan splendid nursing showbiz    
C’était un épisode qui se répétait dans le temps avec la ténacité et la persistance du zona sur le corps de l’immunodéprimée de la vie qu’était Notre-Suzan. D’où allait maintenant venir le prochain malheur financier d’une perte d’emploi suzanesque sur l’entité Suzan-portefeuille? Peu importe, notre Papesse Rothman-King-Size avait depuis toujours fréquenté le dessous de la table pour nourrir sa descendance avec imagination et meubler son gros 5 et demi de la trente-huitième au goût du jour des ordures. Mais ce vrai job, cette reconnaissance, cet habit blanc ou «vert paoul» d’une Suzan utile à la collectivité, utile aux saintes égarées de la sénescence, tout ça avait bel et bien disparu. Outre que de gazouiller de douces chansons dans un anglais de proximité pour les craques de fesses des bouncer de Sein-Down indisposées par leurs divers flux, qu’avait donc fait Notre-Suzan pour se mériter les foudres du patronat laïc de cette institution de retraite? La réponse à cette question résidait dans le trait de caractère ultime d’une Suzan-Société : sa popularité avec les vieux. Six pieds et six pouces bien crêpés de vedettariat déambulant habillés de pastel pacifique dans les corridors aussi lustrés qu’aseptiques professant l’Amour véritable pour Géronte et ses disciples, confuses ou pieuses. En effet, presque empreinte de piété elle-même, Suzan avait toujours eu un respect, une discussion, une minutie et une déférence pour les aînés. Valeurs sacrées de politesse sociale inscrites dans les Saintes-Écritures des sourates de Lachine pour les infantiles-Suzan. Y déroger aurait professé l’Innommable. Des ces hauts faits d’armes en civilité d’honneur, Suzan pouvait se targuer d’être l’Égérie du Bénéficiaire devant l’oppresseur qu’était la brutale normalité de l’Infirmerie auxiliatrice dans ce trémolo bien suzanesque @ son fils : «Les sœurs m’appellent toute leur ‘’rayon d’soleil’’ ! Pis ça fait des jalouses chez les aut’ préposés, hein Piayelüc, tsü sais ben! Les sœurs veulent que ça soit moi qui aille soin d’eux parce que les aut’ ont pas d’façon, yh sont bêtes comme leurs pieds, pis yh crient après les sœurs ben fort, pis y’ont pas de respect pour la vieillesse pis la sagesse de ces femmes-là qui ont donné toute leur vie sans toucher de salaire ! C’est des anciennes maitresses d’école ça Piayelüc, des femmes instruites, édzüquées pis yh méritent d’la délicatesse quand on les change de couche pis qu’on les lave. Moi, j’leur chante des chansons pisy me disent qu’yh’aiment ben ça. Pis les infirmières passent dans l’cadre de porte pis yh m’disent de ‘’fermer ma yeule’’ c’est impoli devant les sœurs pis ça s’fait pas dans’ vie de dire à quelqu’un de fermer sa yeule. Ça gagne des gros salaires pis ça vit dans grosse violence verbale pis ça sait pas vivre ! Y’ont rien d’autre à faire que de m’faire passer dans l’bureau pour me dire d’arrêter d’êt’comme j’suis. Mais moi JE RE-GRÈTE là, Piayelüc, ç’pas vrai qu’mo arrêter d’être humaine yaink pou’ leur faire plaisir.»

She's Got Your Back … and Your Ass Clean –
Suzan’s infinite respect for the elders

Suzan passait donc souvent «dans l’bureau» à justifier son humanité voire sa familiarité avec les vieilles pensionnaires devant ses supérieures qui voyaient en elle une source de nuisance et de perpétuelle bisbille. C’était en fait une histoire de madames…Suzan était d’avis qu’un milieu de travail entièrement composé de femmes constituait la cohorte de toutes les calamités et faisait ressortir les traits les plus vils du genre féminin. Dans les mots suzanesques : «C’est des vraies vaches quand qu’yh sont ensemble ! Faut pas que t’engages jüss des femmes ! Y’a rien de pire qu’une milieu de femmes dans’ vie. L’une stoole l’aut’ qui stoole l’aut’ pis tu passe ton temps dans l’bureau à stooler l’aut’ pour te défendre parce qu’yh sont jüss là pour te caler. C’est jüss des vacheries pis ça finit pü. Pis y’a beaucoup de femmes aux femmes dans des milieux d’femmes, pis même chez les sœurs y’en a de d’ça, tsé. Pour se débarrasser de moi c’est pour çâ qu’sont allé dzir aux bosses que Maman ah faisait des attouchements sexuels pis ah cruisait les vieilles sœurs en lavant leurs fesses pis leur minoune.».
Sein-Down Herself -
Not believing what she just heard


vendredi 1 mars 2013

Suzanneries-Part XXXV




Fag Hag by Motherhood 6 – She Gives the Speech
A Gift for Life -
Suzan's eagerness to defend child, infant Piayeluc -
Piayeluc, already prone to flash crotch


«VOUS ALLEZ M’ARRÊTER ÇA TSÜ SUITT’! J’comprends pas comment vous pouvez en arriver à traiter un autre être humain comme çâ! Où c’est que vous avez la tête, les jeunes!? Va falloir que toi, pis toi, pis toi, pis toi aussi, pis vous toutt’, vous apprenez à respecter la différence! Si mon fils, c’te p’tsi gars-là, yé comme ça, c’est pas d’sa faute. Voyons!! C’est pas la première fois que vous voyez çâ dans vie, des homosexuels, y’en a dans toutes les familles. Si vous êtes pas capabb’ de comprendre çâ, j’vous garantis que vous allez me voir r’tontir icitte dans l’autobus encore v’nir vous l’orrdire.» déclara une Suzan de grands discours aux étudiants du Collegio San-Luìs assis dans l’autobus stationné devant l’école secondaire que le jeune Piayeluc fréquentait alors qu'il était un adolescent sectaire du 3e genre (secondaire 3). Une scène parapsychologique dans laquelle des étudiants de 4e et 5e secondaire voyait une mère de six pieds et six pouces de volume de cheveux flottant d’une colère noble et résolue venir les admonester au fond de leur autobus du retour à la maison. Pas d’issue!



Boom Box for A Speech -
Suzan's then inspirational after-school 

meeting with the teens -
A private teaching of savoir-vivre
Le chauffeur avait permis à la Notre-Suzan de monter à bord à cause de son «j’men viens leur parler, pis leur montrer le respect, monsieur.». Signes de tête entre adultes consentants autorisèrent notre illustrissime Suzan à venir montrer au monde de l’Intimidation son plus grand talent : la tribune oratoire. Sans lutrin et avec ses seules mains gesticulantes, griffues et cütexées, Suzan fascinait par son aise et le bon sens de son dire. De cette bouche süzanesquement enduite de rouge à lèvre à la fois rose et rouge [how could she?] avec ordinairement accrochée une symbiotique cigarette sortaient désormais une sagesse rappelant à-tousse-à-chacune que la vie des Hommes suivait une loi du Talion perpétuelle et, par la force des choses, auto circulaire. Dans les mots süzanesques : «Crache pas sur personne, parce qu’un jour, tsü vas te faire cracher d’ssü pis tsü trouveras pas çâ drôle! Dans’ vie, on t’orrmet toujours ce que t’as faite de mal ôz aut’».



Mais comment la bonne Suzan en était-elle venue à professer morale d’Humanité dans le motorisé de l’idiolescence? Suzan, comparable à une bombe, devait, à l’instar de son objet d’analogie précédent, être amorcée. Ce jour-là, Suzan attendait dans sa voiture en retrait à côté de la cour d’école et vit son fils sortir et se diriger vers l’autobus. Suzan devait alors se faire voir par Piayeluc pour ne pas qu’il s’engageât dans l’autobus et ne partît vers le Queendom of Lachine à bord. Une demi minute plus tard, Piayeluc alla rejoindre sa célèbre mère dans son char parké.


Suzan @ Piayeluc High-school homo-sweetheart :  «J’t’ai vü rentrer dans l’autobus, j’m’en allais t’chercher, comment tsü savais que j’étais ici à t’attendre?

Piayeluc high school homo-sweetheart  sans gaité de cœur @ Suzan : Ben, ils m’ont dzi ‘’le FIF, ta mère est là, va-t-en le FIF ta mère est venue te chercher’’.

Suzan calmement @ Piayeluc h[e]-sh[e]-s : Bouge pas, reste ici, j’orrviens.».


Mother of Us All -
Suzan, shamelessly and gently schooling thug kids of others
Avions-nous déjà assez soupé d’histoires meet-crazy-mom dans lesquelles notre proverbiale Suzan défendait sa progéniture divergente contre la misère spirituelle du monde proto pubère que déjà, encore, devions-nous être gavés de l’impotence factuelle d’un adolescent craintif devant l’idiotie qu’est la réaction bien humaine devant la différence du standard! Nous garderons nos larmes, car elles n’iront qu’à Suzan! Sous le marteau battant séance dans ce monstrueux procès d’apologies à Suzan, seules les opérations suzanesques comptent, même si ces dernières furent causées pour que cesse le mal-être de la chère de sa chair. Accessoirement, conséquemment et parallèlement, en actes non-manqués, pour ses juvéniles étrangers qui n’étaient pas ses enfants, Suzan portait le flambeau de la Mère. Celle qui aimait contre son sein. Celle qui s’offusquait devant l’injustice sous toutes ses formes. Celle qui tentait d’éduquer malgré tout. Encore, telle la femelle d’une troupe simiesque pouvant bien avoir soin de tous les enfants guenuches de la collectivité, la prose de Notre-Suzan ne se voulait pas seulement une rhétorique d’intimidation et de menaces mi-clown, elle se voulait une d'instruction et surtout d’éveil à la réalité de l’adulte empathique qui allait bientôt toucher la plupart d’entre ces jeunes.

Sorority Love -
Faniev wants to kiss
[wreck yo' face]
Suzan ne professait pas la haine à ses enfants et dans la mesure du possible commandait le respect de leur semblable. Une Faniev, grande rockstar de la constellation Dalbévio, même si elle avait pu se vanter de porter l’évocateur patronyme de ‘Néandertal’ à la maison, ne se trouvait mêlée à aucune histoire de violence verbale ou physique dans sa polyvalente prestement qualifiée en euphémisme de : peu tranquille. La jeune brute des cavernes aux borborygmes arrêtant le sang des vivants martyrisait sans relâche son jeune de frère, a.k.a. p’tite tapette, et inventait des anathèmes quotidiens sortis tout droit des grimoires de l’Horreur de l’eugénisme à proférer à sa pauvre mère, notre illustrissime Suzan. Pourtant c’était une même Suzan incrédule et sérieusement dépassée par ce qu’elle venait tout juste d’entendre qui revenait des rencontres de parents avec, de la bouche des professeurs de Dalbévio, une abondante litanie-douche de compliments pour la jeune Faniev. Les dithyrambes n’allaient évidement pas dans le sens de la noblesse de l’intérêt pour l’académisme, territoire sans dispute réservé à la Sagace et Juvénile Pédale en Fraternité, mais chantaient les louages de l’éducation civique innée et la politesse de Faniev envers les enseignants et le véritable respect et l’amour dont ses camarades de classe lui faisaient preuve en brûlant à feu constant des bâtons d’encens en prière tant sa popularité dépassait d’est en ouest le tracée de la non-chic rue Provost de Lachine.

Il n’y avait, en fait, jamais eu plus grande fierté pour Suzan que de savoir ses enfants à la vue et au su de tous comme étant des jeunes être courtois et déférents. Que même plongée dans l’odeur de cuisson du bœuf haché de la pauvreté lachinoise, sa famille monoparentale dont elle était l’unique suzeraine en effort se détachait de la masse des édentés et des vulgaires en langage. Ne restait maintenant que la tristesse auxiliaire du rejet de son fils par ses pairs. Rejet qui pouvait demeurer digeste lorsqu’étant occasionné sans abus sur la personne du jeune Piayeluc, car, souvenons-nous qu’une Suzan n’aurait jamais supporté que l’on transfère son chagrin de vie à son fils. En discussions nocturnes  avec comme point focal probable du visage de Suzan, le petit cercle incandescent de sa cigarette allumée dans l’obscurité : «J’suis née comme une nonoune, j’ai jamais joué à nonoune moé dans’ vie, j’suis née de mahime! Nonoune dans’ vie parce que j’ai laissé les autres me manger la laine sü’l’dos pis profiter du fait que j’étais bonne pis NA-Ï-VE! J’ai pu d’arrgent, j’ai toute perdzü din’ mains d’un profiteur comme ton pahire! Mais j’vais t’oldire, Piayeluc, c’est fini le picnic! Y’a pu personne qui va v’nir rire de moé, pis y’a pu personne qui va v’nir rire de toé, c’t’u claire ça, Piayeluc? Si tu joues à’ momoune pis que tu te défends pas contre ceux qui abusent de toé tu vas voir ortontsir ta mahire parce que je resterais pas ‘à maison à r’garder mon fils en baver dans’ vie pis à manger la marde des autres!»