Une Suzan et ses Pulsions - Camping Roadkill Suzan
«J’vous emprunte vot’ mari, madame! Pas longtemps là!»
SuzanI Make Love-Making Look Ecstatic When I’m Involved - Repeatedly popular and very-own -Suzan saying |
«Ben oui ma ptsit fiye! Si tsü savais comment ton père pis moi on aimait ça faire l’amour ensemble quand ta mahire ah’était pas là! Pis des fois ben, ta mahire, ah’était là pareil pis ah nous r’gardait, tsü sais ben!» lançait Suzan à l’enfant de son couple d’amis dans toute sa théâtralité de mouvements et d’airs comiques. Notre poétesse de joke de sexe cheap affirmait, point sans rire, être la maîtresse de tous les hommes de la tablée. Le problème d’interaction sociale fondamental venait bien sûr du fait que les tablées d’amis se succédaient sans pour autant que l’ampleur du quolibet süzanesque ne s’essouffle. La süzanité d’une blague rimait souvent avec son inlassable continuité dans le temps, pourfendant les années et la patience des vivants. Oh doux aurait été le silence sans les rires embarrassées des amies-épouses ou les lyriques encouragements «Arrahit don d’niaiser, la Grande ! Ben on l’sait ben qu’c’est des d’joke, on t’connait tsé!». Ces mêmes amies, pourtant mirent manifestement ce désagrément dans la balance lorsque, une à une, elles laissèrent Suzan parler seule, toute …seule.
Suzan’s habit of driving people knots |
Vinrent successivement ces moments dans la vie d’une femme au bout desquels, d’une façon instinctive, manifeste et non-paranoïaque, elle se sent rejetée pour de bon. Point de non-retour! Imaginons Suzan au sein d’un groupe élargi d’amies du secondaire d’une dizaine de femmes qui, progressivement, prirent leur distance. Qu’est-ce qui avait fait en sorte qu’une Suzan pourtant si gaie dans sa jeunesse puisse ainsi se retrouver après son cinquantième anniversaire à être seule comme Job? Les querelles d’argent? Peut-être! L’Argent [avec un grand A] par son manque à l’appel avait toujours été le talon débile de la fragilité neurale süzanesque. Équilibre général : l’abus [surtout] financier par autrui et son laissez-faire par une Suzan ne pouvait exister conjointement dans cet univers. Rappelons-nous, avec satiété voire inappétence, que notoire et particulièrement épique fut le conflit d’Argent entre Süzan et son Trad’kü qui enjoignit l’amie Joigne la sœur de l’autre. La propension bien süzanesque à vouloir se faire justice soi-même en tirant sur les autres cordes de l’amitié pour faire intervenir les amies de tout le groupe contre une Joigne non-coopérative aurait pu aussi entrer en ligne de compte dans l’écœurement général en la personne de Suzan qui s’en suivit.
Malaise Easily Lies – Suzan often invites a special guest to her soirée de femmes : the Grudge |
Répétions dans l’espace-temps, une habitude plus que süzanesque : Les soupers «d’amies de femme» se succédant, une Suzan aurait, un soir après l’autre, pointé directement du doigt le refus d’une convive, nommément Joigne Seins-Tambour, d’honorer sa parole pour le dû süzanesque sonnant et trébuchant. L’Embarras pouvait bien s’inviter au souper et se coucher à plat ventre sur cette table qui s’en voulait une de loisirs, de retrouvailles et d’agréments de femmes dans la quarantaine. Aussi, à fortement supposer, une Suzan proposait volontiers ses propres histoires de malheurs de vie avec Robahir, dit «le courailleux», à cet imaginaire collectif de femmes et cela même deux décennies après les faits. Toutefois, à l’ignorance extrême de Suzan, la mémoire collective ainsi constituée n’était pas une faculté qui oubliait : d’où le nécessaire souhaité d’un dosage suzanesque ; l’Hypnotisée cigarette au bec et son besoin primaire d’expulser sa hargne envers son ex à tout auditoire. Après plus de vingt-ans, en mots de femmes quarantenaires et heureuses dans la vie : «On est pü kapabb d’entendre parler de Robahir!». Cette dernière hypothèse du rejet de Suzan avait davantage de poids dans l’œil analytique du couple infantile Faniev-Piayelüc [Pianiev? Fayelüc?], protagonistes de grand chemin, lorsqu’ils conclurent que des conflits d’Argent séparément individuels [tautologie] entre une Suzan et chacune des femmes du groupe d’amies étaient mathématiquement hautement improbables si simultanés. Il devait y avoir une autre raison, sinon plus d’une, au rejet multidirectionnel de leur mère par autrui.
Les lois probabilistes avaient enseigné plus d’une fois aux enfants de Süzan que seule la forte démence maternelle était la cause de tous maux auto-ricochés. En d’autre mots : «C’est rien que'd sa faute si ah’est tssü seule pis qu’pü personne veut se t’nir avec' pis pü aucüne de ses amies est kapabb d’la sentsir! T’as vu comment qu’ah’est folle pis qu’ah l’aime ça fout’ la maaarde à place d’avancer dans’ vie!» soulignait élégamment une Faniev asymptotiquement fataliste. Elle poursuivait ainsi dans ce qu’il fut connu comme un des grands monologues descriptifs de la süzanité la plus baroque :
Glorious Camping Laque des Pains – Where Suzan was once a welcomed guest |
[What you’re about to read is Suzan’s very Intimate] «Osti qu’ah’folle, Piayeluc! Osti qu’ah’est folle! On vient d’la ramasser sü l’bord de l’autoroute à genre 20 minutes à pieds du Camping Laque des Pains. En plein milieu de nul-part! Ah s’est sauvée! Ah s’est poussée du camping parce qu’ah vient de pogner une chicane avec Nikol’béleinjé. Était supposée rester là toute la fin de semaine pis Nikol’béleinjé était supposée rev’nir la porter à Lachine après, mais non! Mais nooooooon! Faut qu’ah foutt’ la maaarde, faut qu’la maaaarde…ah pogne! Fack ah m’a appelé dans une cabine de téléphone dans un restaurant su’l bord de l’autoroute. Piayelüc, une chance que j’l’ai reconnue qui marchait quand j’m’envenais : était rendue loin du camping. HEIN? Pourquoi qu’ah’est partie? Imagine-toi que Nikol’béleinjé ah’y’aurait dit de s’calmer pis d’arrêter ses joke plates. Ah l’arrêtait pas de dire en niaisant à la fille de BLANK au camping qui vient de mourir ça fait 1 mois que son père pis elle, avaient des aventures pis que ‘’c’était ben bon’’! Mais la fille ah vient de perdre son père là!!!!! Imagines-tu comment qu’ah’est conne Maman!??? Pis le boutt dzü boutt c’est que sa femme à lui [BLANK] le gars qui est mort, donc la mère d’la fille, est morte aussi d’un cancer l’année d’avant pis Maman ah répétait à la fille que sa mère ah l’savait pis qu’elle laissait faire son mari parce qu’elle savait que ‘’c’était ben bon avec Suzan’’. Fack tu sais ben que Nikol’béleinjé ahl’a accroché Maman après ça pis ah y’a dit d’arrêter pis que c’était PAS DRÔLE… que c’était PÜ DRÔLE. Qui qui dzi à Suzan quoi faire dans’ vie??? Personne, tu l’sais ben! Ahl’écoute PERSONNE! Fack ah crissé son camp! Est partie avec le cellulaire que Nikol’béleinjé y’avait prêté pour la fin de semaine fack moi j’t’obligée d’m’arranger pour revoir Nikol’béleinjé pour yh r’donner son cell! Mais Piayelüc, si tu l’avais vu quand qu’on l’a ramassée. Ah’était complètement paktée pis ah disait rien en arrière, ah mangeait ses lèvres comme une grande saoulonne. J’ai dû aller la chercher en char, fack j’ai dzû demander à Bellé de venir avec moi. Moi, ça fait deux mois que j’sors avec Bellé, tu t’imagines-tsü comment qu’yh’a regardé Maman qui rente tout croche dans son char? Qu’est-ce qui pense lui de ma famille, de ma mère? Yh doit ben dire que ma mère est folle!!! Mais tsü l'sais pour nous, Piayelüc, c’est çâ la réalité, osti, ramâsser sa mère saoule sü’l’bord de l’autoroute...»
Non-Sober Roadkill – Suzan never gets killed, she just loses all dignity |
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