John the Great |
Nous voici Libéraux d'un jour. En introspection, nous allons nous mettre dans la peau d'un pur et dur chef du Parti Libéral du Québec et d'un stratège quelconque de ce triste groupuscule. En fins psychologues nous tenterons de comprendre les motifs qui poussent le Premier ministre à refuser obstinément que la lumière soit faite sur les allégations d'irrégularités du financement des partis politiques. Que se passe-t-il dans la tête du chef de notre gouvernement actuel? Quelle est la véritable stratégie du Parti Libéral du Québec en refusant de façon obsessive une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction? Collusions, magouilles et informations cachées sont mots d'ordre mais, la population ne doit surtout ne rien connaître de ce qui se trame dans les coulisses de l'exécutif et au sein des rangs du parti (deux entités aux frontières poreuses). Boutonnons donc notre cravate de chef d'État et chantre du parti écarlate et élaborons la stratégie qui réussira à nous faire conserver le pouvoir ou au pire à éviter de se voir complices de corruption, associés au crime organisé et de connaître une déconfiture qui nous suivra pendant plusieurs élections (à l'instar des Libéraux fédéraux).
Incarnation
I am Jean Charest. Au meilleur de ma connaissance, je suis [un] innocent. En tant que Premier ministre, je suis le confident de choix pour mes ministres et mes députés. Leurs pépins et défauts de compétence peuvent rejaillir sur moi et éclabousser ma crédibilité et celle de tous les membres de mon gouvernement. Je me fais donc l'oreille attentive et je suis nécessairement au courant des allégations et des relents de corruption qui flottent dans plusieurs milieux de la politique (municipale, provinciale, à l'intérieur des ministères etc.). Je suis au courant des soupçons partagés par la population au sujet de la nomination des juges sur des critères partisans (je ne suis pas nécessairement responsable, mais je sais que la population ne me croit pas). Ma vision des affaires de l'État a fait en sorte qu'à chaque fois que j'entendais des informations concernant des violences et de l'intimidation au sein des syndicats pour l'octroie de gros contrats de construction gouvernementaux, concernant le blanchiment d'argent mafieux dans d'importantes entreprises de construction partout dans la province, concernant la présence de prête-noms dans des compagnies qui contribuent en masse dans la caisse électorale du Parti Libéral, concernant la nomination partisane de la magistrature [!!!!] etc. je tentais d'amalgamer ces petits scandales dans une marmite et d'espérer de toute mes forces que le couvercle ne cède jamais! Mon erreur est monumentale en ce sens qu'à cause de mon inaction dans ses dossiers corrosifs, maintenant aux yeux de la population à la mémoire courte mais à l'esprit vif, tout ce qui est dans la marmite pourrait remonter la piste jusqu'à mon bureau et faire en sorte d'exposer mon incrimination potentielle dans l'une ou dans toutes ces affaires réunies. Lire : la population voit tout le dossier de la corruption au Québec comme étant dans une seule et même gadoue qui cuit dans la marmite. Nous verrons donc avec les stratèges de mon parti comment se sortir d'affaire pour ne pas être (en)tachés par le ragoût qui menace de sortir.
Du pain, des jeux…des enquêtes publiques
I am a stratège liberal. Ce bouilli est très chaud, Monsieur le PM! Sous le couvercle, de grosses bulles se forment et éclatent. Lors de brefs accalmis il est possible de retirer le couvercle et d'allonger une louche [le mot est choisi] pour transvider une partie du bouillon dans une petite casserole réduisant ainsi le contenu de la marmite. REFERMEZ IMPÉRATIVEMENT LE COUVERCLE PAR LA SUITE. Lire : Nous sommes en cris[e] Monsieur le PM! Un ancien ministre de la Justice [Marc Bellemare, pour ne pas le taire] a l'intention de dévoiler tous nos secrets internes concernant la gouvernance du Judiciaire. Il raconte déjà les faits aux journalistes et son rang de ministre impose la crédibilité et la confiance passée du gouvernement envers sa personne. Ses propos sont subversifs et même s'ils sont absolument faux, nous en sommes [trop] surs, Monsieur le PM, nous sommes foutus et nous devons le faire taire. Sommez-le d'une poursuite personnelle, Monsieur le PM…pour diffamation à votre endroit! Quant au peuple exposé aux harangues du ministre déchu, qu'on lui donne du pain et des jeux! Nous devons rétablir notre apparence d'innocence avec une commission d'enquête sur le processus de nomination des juges. Le résultat et les conclusions du commissaire ne nous importent pas! Les allégations qui sortiront de cette enquête publique ne sont que des médisances d'un ministre et d'une disquette retrouvée entre deux tranches de pain par sa femme. Aucune preuve sérieuse n'en ressort. L'eau nous coule comme sur le dos d'un canard et en plus, Monsieur le PM, nous donnons l'impression de rechercher la vérité. N'oublions surtout pas, Monsieur le PM, que pendant que nous nous évertuons à écouter cette commission d'enquête et à y participer en toute bonne foi, tous les yeux des plébéiens sont retournés vers la petite casserole et non vers la pleine marmite.
Pourtant et malgré nos efforts à garder votre tête hors de l'eau, Monsieur le PM, certains acteurs de la plèbe aidés par l'opposition [au régime] semblent en colère contre votre inaction à «regarder les choses en face» et à commander une enquête visant à déterminer l'influence du crime organisé dans l'industrie de la construction. NE CÉDEZ SURTOUT PAS À LA TENTATION DE NOUS DÉLIVRER LA PLEINE MARMITE SUR LA PLACE PUBLIQUE [Amen]! Le bouclier bienfaisant de la police vous protègera, Messire Charest. L'industrie de la construction avec ses intimidants travailleurs (donnant des conférences de presse habillés à la mode ''bicycle à gaz'' pour dire au public que TOUT va bien et que PERSONNE n'est l'objet d'intimidation!) et ses syndicats gérés par des sympathisants mafieux et des corrompus est un milieu extrêmement violent. Seuls les agents de la paix des corps policiers peuvent mettre la lumière sur les sombres relations que les syndicats entretiennent avec le milieu de l'ombre. La police reste discrète, car se sont des affaires criminelles qui feront l'objet de filtre par les tribunaux et elles ne doivent pas faire surface dans la sphère publique et cela même si ces travailleurs sont payés avec l'argent des contribuables! Oui Monsieur le PM, il est vrai que le contribuable québécois paie [beaucoup] plus cher pour les travaux publics de construction que dans d'autres provinces canadiennes. Alors une commission d'enquête aboutirait nécessairement sur la collusion des entreprises entre-elles pour un appel d'offres plus alléchants en terme de dollars investis, voire sur la preuve concrète qu'une mafia chapeautant l'octroi de contrats aux firmes leurs étant soumises pousse les prix des travaux à la hausse aux frais des contribuables. Notre inaction en notre connaissance des implications criminelles des salariés, de leurs firmes et de leurs syndicats serait alors mise au grand jour et nous serons maudits à jamais, car vous êtes déjà au courant que ce levier mafieux est présent dans la province. Nous devons empêcher à tout prix cette commission d'avoir lieu! Le peuple, dans son ironique stupidité, a décidé d'exiger que le ménage soit fait maintenant alors que nous sommes au pouvoir. Nions! Nous ne ferons aucun ménage, ce n'est pas à nous de le faire! La police le fera et étalera l'information au compte goute dans les médias, alors si nous sommes éclaboussés, ce sera petit-à-petit, la mémoire courte de l'électorat fera le reste. La capacité de digestion du peuple, Messire le PM, ne pourrait pas supporter en si peu de temps toute la fange d'informations expulsées au grand jour dans une commission d'enquête qui ne dure que quelques semaines. Petit calcul politique pour éviter les calculs rénaux, Monsieur le PM.
En attendant voguons de crise en crise vers les prochaines élections en gardant les deux mains (et les doigts croisés) sur le gouvernail de l'État. Si nous sommes taxés de coopérer indirectement avec le crime organisé, rappelons joyeusement notre rôle politique à ces amateurs de l'opposition : c'est celui de nous laver les mains des échecs des derniers gouvernements péquistes, car ils n'ont pas su appliquer les conclusions d'une commission d'enquête déjà créé à ce sujet. Le parti est muselé et est paré pour le prochain conclave, monseigneur! Les délégués ont été fouettés à cet effet, ils ne nous questionneront pas sur la tenue d'une telle commission! Si la grogne et la pression sur notre caucus montent, Monsieur le PM, lancez des menaces de poursuite au civil pour atteinte à votre réputation, ça semble fonctionner et ça donne un beau spectacle médiatique. Les clowns de l'ADQ ont leur raison d'être en ayant enfin la chance de faire le travail pour lequel ils ont été élus…Pendant ce temps, rappelons-le encore judicieusement, Monsieur le PM, que la pleine marmite bouille tranquillement à l'abri des regards.
Voilà qui est truculent ! Mais je dois avouer aussi que ça donne la frousse. Mais on peut agir ! Il y a une pétition endossée par Amir Khadir qui circule présentement sur internet. Elle compte, depuis seulement trois jours, plus de 60 000 signataires.
RépondreSupprimerElle vise la destitution du premier ministre Charest. Moi, je vais m'en donner à coeur joie.
Le peuple veut du sang.
Il s'est massé aux portes de l'Assemblée Nationale.
Il dit le pain rassis.
Les saltimbanques ont été décapités.
Dommage, ils nous avaient coûté cher.
C'était des enfants de Laliberté.
On demande votre tête, monsieur le premier ministre.
Sur un billot, monsieur le premier ministre.
Ne vous inquiétez pas, monsieur le premier ministre.
Rien ne changera après votre départ, monsieur le premier ministre.
Ce ne sera que de la poudre aux yeux.
Le peuple se repaîtra de votre ventre gras et il oubliera vite pourquoi il est venu, tant le repas sera bon et généreux.
Et lorsqu'il vous laissera en pâture aux chacals, nous vous reprendront et vous porterons dans une luxueuse chambre de repos.
Nous prendrons le flambeau en héros, monsieur le premier ministre.
Mais ce ne sera que du théâtre !
Car lorsque que nous aurons bien rempli la case vide de votre départ par un pion assorti aux couleurs écarlates,
nous irons jusqu'à votre chambre d'hôtel.
Alors, vous, notre martyr libéral,
saurez nous susurrer ce qu'il faut faire,
après qu'ils vous aient si sauvagement saigné.
Vous êtes notre science condamnée, monsieur le premier ministre.
Mais vous continuerez à vivre dans l'ombre. Notre vénéré fourbe...