vendredi 31 décembre 2010

Poèmes aviaires - Canaries en Cage

Les oiseaux

Gazouillent les oiseaux dans leur cage
L'aurore sous la housse quel dommage
Volatiles dans le nid, travail fastidieux
Gonflés plumes en boule, attirail curieux

Putrides abreuvoirs brûlant l'œsophage
Oiseaux négligés la Linotte est en stage
Graines avariées jonchent le sol des lieux
Orge, millet et manioc, résonnent mieux

Pugilat des ailes et du bec, quel saccage!
Effrayés par une silhouette ou un mirage
Cris stridents, fuyez ce n'est pas un jeu
Plumes sur les fientes de bijoux précieux

Décolorés, les oiseaux pleurent le plumage
Jadis de leur beauté n'est plus que ravage
Un jour s'affranchiront, oiseaux rendus vieux
Vers la  liberté pour roucouler vers les cieux




Description : Gris foncé, ailes noires, menton roux, ventre safran, chirping goguenard
Nom : Boule Gris-Gris
Transfiguré : Бюл Гры-Гры, Biul Grwh-Grwh
Gender : 10% male, 90% female
Nationalité : Russe-tatar

Boul-Grigri

Boule de fioul, oh boule de nuit
Aussi gris il n'y a d'autre que lui
Alerté, perçant entendez son cri
Il n'y a d'autre que Boul-Grigri

Ventre de safran, orange et suie
Première grisaille au soleil luit
Adolescente ambigüe couleur cari
Sans sexe ni genre, c'était Grégorie

Poussière et boue, pain trop cuit
Sous nos yeux, beau et détruit
Ailes de charbon bardées de stries
Délicat dégradé, citrouille pourrie

Boule de glaise, oh boule qui fuit
L'unique enfant,  le premier fruit
Venu de l'œuf tout aussi gris
Oiseau criard, de l'argile pétrie


Description : Rousseur foncée, ailes noires, regard doux, ventre safran
Nom : Pigeon
Transfiguré : Пижын, Pijeuwhn
Gender : male
Nationalité : Transcaucasienne

Pigeon

Vautour les larmes rousses et noires
Tristesse presque verte sur perchoir
Observe le règne qui jadis était sien
Pigeon miel obscur n'a plus rien

Vicissitudes des ambitions du valoir
Dégradation désertique du pouvoir
N'a possession qu'un mirage sibyllin
Une symphonie qui roucoule lointain

Lacrymal oiseau paraît sans espoir
Esseulé courageux voudrait-il croire
Qu'un Pigeon n'ayant point de chagrin
N'est pas pour autant d'allure éteint

Oh Ivresse, agonie et fracas du miroir
Pigeon résigné de ne plus laisser choir
Une alliance pour sceller son destin
À l'homme qui le nourrit de sa main




Description : pêche, ailes fléchées, morsures douloureuses
Nom : Boussole
Transfiguré : Бусол, Boussohl
Gender : 10% female, 90% male
Nationalité : Russe du Sud (Crimée ukrainienne)

Boussole

Pêche douce cache l'oiseau dragon
Décoche une flèche ailée sur blason
Roucoule insolite rugit sans blessure
Colérique Boussole, cris et morsures

Hors tendresse, Boussole a du front
Lézard de lubie remparts défonçons
À bec-même voir la chair se fissure
Couleur peau entaille rouges gerçures

Couscous tomate et crème hérissons
Massada contre aléas et soupçons
Piquée vive de vils vœux d'écriture
Zélote oiseau à l'impossible capture

Juguler splendides sourates en chanson
Boussole guerrière soufflant au clairon
Serment d'abnégation Boussole jure
Qu'un jour bataillera hors des murs

Description : Mozaeek, blanche, grise et orange, cris stridents
Nom : Bijou
Transfiguré : Бижы / Бзжы, Bijwh / Bejwh
Pluriel : Бйжуат, Bijwat
Gender : female
Nationalités : Bosniaque, Biélorusse

Bijou

Acariâtre mère des oiseaux, des bijoux
Peut-elle se déclarer marâtre du tout?
Huppée rétorque parole à qui s'approche
Furtive, regard rivé à l'envolée croche

Bijou honnit mammifère, même nous
La saluer suffit pour qu'elle crie au loup
Venue boire à l'étang, soif soit étanche
Lorgner de l'œil debout devant l'étrange

Prompte à répondre signifiant courroux
Goguenarde lance-t-elle je nidifie partout
Maternité mosaïque aux aguets sur branche
Un bisou pour Bijou, la furie se déclenche

Lourd le poids de son nom d'amour doux
Porte-t-elle sinon sur son dos les bijoux
Une rare visite pour ses plumes blanches
Caressez-la, constante sera sa revanche

jeudi 30 décembre 2010

Suzanneries - Part XIX

Messianic Banking 1 : Suzan's Thievery, Justice of the Poor



''Give them Barabbas of the Pension for Christ Sake!'' -
Déjà-Radin's employees raving about and around
Suzan for her quest populaire against faux chèques
«J'tannée des faux chèques!! Tu pars pas d'ici tant que ton pahire aura pas déposé la pension!» menaçait Suzan de sa voix forte qui cognait comme des marteaux à chaque mot à travers les vitres du comptoir service d'une caisse populaire Déjà-Radin. Suzan tenant solidement son jeune fils par le bras au cas où la voiture brune de Robahir arrivasse devant la caisse populaire. Il ne fallait surtout pas que le jeune six years old Piayeluc excité tête en l'air ne partisse en courant parce que content de voir son père venir le quérir. Suzan ajoutait souvent exaspérée avec les larmes de l'injustice et du désespoir coulant sur ses joues de cliente à la caisse : «Qu'est-cé qu'ya dans tête, Calvinous!, ton pahire à faire des faux chèques à Maman quand lui yh roule pis 'yh dépense toute avec ses pitounes! Dis-yh à ton pahire qu'tsü manges pas à ta faim, pis que Maman ah de la misère à acheter du manger pour toi pis Faniev! T'es tsü capabb de comprendre çâ, Piayeluc, que Maman ahl'a besoin d'la pension pour acheter du manger dans vie?». Piayeluc ne comptait plus les après-midis d'enfant qu'il passait à la caisse populaire avec sa mère qui discutait de sa situation avec les moult conseillers et directeurs de caisse. Hors de tout doute, Suzan restait une figure inoubliable et connue pour ses frasques émotives de délirium bancaire à la caisse comme Barabbas de la pension. Suzan était, plus que tout, une mère monoparentale doublée d'une passionaria messianique de la monnaie rendue, mais les actions de Suzan ne prouvaient pas seulement qu'elle bataillât pour des cannes de soupe aux pois Habitant™ avec flocons de jambon, il s'agissait en fait d'une motivations autre que strictement alimentaire. En effet Suzan dans sa pensée linéaire légitimait ses actions d' ''auto-justice'' par des moyens fidèles à sa politique de tenir tête au clan de St-Édouard tout entier et cela, par les moyens dont elle disposait.

''Grand Theft Auto-Justice'' -
Suzan's conception of mobile homes 
Elle avait prononcé cet élégant anathème en quittant le fief de Robahir : «J'vais t'en faire baver, tsü verrâ c'que la vie va t'ormett! Tsü l'verrâ pu l'ptsit! J'vais t'laver mon câlice, t'auras pu rien! J'vais toutt vous laver à St-Édouard». C'était dans les saintes écritures du clan édouardien qu'étaient gravés ses hauts mots suzanesques telle une cicatrice laissée par une ex-femme que Robahir qualifiait lui-même volontiers «d'vache qui cherche juste à foutt la maarrde». Honorables et se tenant loin des scandales financiers, c'étaient un Papi et une Mamie qui remboursèrent au comptant à Suzan l'investissement qu'elle avait mis sur la piscine du chalet du clan. Ce qui s'était passé ensuite entre les deux oreilles de notre bonne Suzan quand elle décida de vider la maison édouardienne qu'elle avait construite avec Robahir de tout son contenu s'expliquait seulement à travers les mots de la neurologie et de l'endocrinologie. L'injustice que Suzan sentit le besoin de venger se traduisit en effet par un camion de déménagement rempli à craquer affrété pour un allé simple au Royaume-Lachine. Robahir racontait souvent au jeune Piayeluc qu'elle avait tout juste laissé une barre de savon sale dans le bain et qu'«ahl'avait mahim enlever les lumières au plafond». Naturellement selon la logique de Suzan, la faute était imputable à Robahir qui avait choisit, nous le savons déjà, de «sortir avec des pitounes au lieu de sa vie d'koupp et de sa vie d'famille». Les possessions personnelles de Robahir furent alors ainsi usurpées en recel pur et simple. Les bijoux de famille de Robahir, ses objets du quotidien, ses outils, sa voiture et ses courtepointes d'une valeur monétaire peu négligeable furent tous soufflés dans une tornade suzanesque de la frustration des derniers jours en guise de payback. Recel était-il effectivement question ici, car les biens furent sciemment cachés et ne refirent jamais surface. Le clan St-Édouard avait alors des suppositions burlesques [what's new?] et des épithètes peu élogieuses à greffer au nom de Suzan. Le traumatisme du siphon suzanesque était en effet si vif que cette crainte du vol par Suzan avait pris sa place dans le parler populaire des habitants du fief édouardien. C'était sûrement une l'Île-Yann qui avait vu disparaître la laveuse et la sécheuse qu'elle avait prêtées à la maisonnée de son frère qui blaguait souvent au restaurant en lançant des sachets de sucre au jeune Piayeluc : «Quin toé! Prends çâ! Ramène çâ à ta mère! Ta mère ah ramaousse çâ pis ah mets çâ dans sa sacoche.». Ou c'était plutôt un Robahir moins ludique qui déclarait au jeune Piayeluc, le doigt de la malédiction dressé vers son fils : «La chahine en aour que j't'ai donnée, tu peux pas l'amener chez ta mahire, ah va 'a pawnner au pawnshop ta chahine ta mahire».


''Not the Kindda Cough Drop You Wanna Drop'' -
Suzan's luck to find jewels on the sidewalks
to Piayeluc's most luxurious delights


C'était à la fin de l'adolescence qu'un jour Piayeluc exhiba son doigt fièrement en direction de son père pour lui montrer une sublime bague. Un anneau massif manifestement fait pour le doigt d'un jeune homme avec un énorme rubis ''rougissime''. Jeune prince de parures et d'apparat! L'exhibition de cette bague devant Robahir déclencha immédiatement un malaise qu'il étouffa par un rire presque hystérique : «C'est ta mahire qui t'ah donné çâ? J'cré ben ç'ta moé sacrament, c'est ma pierre de naissance! Ta mahire ah'est partssi avec quand qu'ah'est partssi d'icitte. Ah vidé mon coff' à Bijoux. Comment??? Ah t'a dzi qu'ahl a trouvé la bague À TERRE???? BEN CRISS!! C'est mon rrubis çâ! Ç't'a moé!». Par chance, le prêteur sur gage tant redouté par le fief édouardien n'avait manifestement pas été en possession de ce joyau d'écarlate. Fidèle à ses principes dictant que les héritages devaient rester au sein d'une même famille, c'était ainsi par ce subterfuge de transmission par la feinte que Suzan n'avait pas nié à son fils l'accès aux bijoux dynastiques.

vendredi 24 décembre 2010

Suzanneries - Part XVIII

Christmassy Messy Mass


«Mon goût à moi…mmmmon goût à moi…c'est l'vin dans cave chez Robahir» confia Suzan la main plaquée contre sa poitrine exprimant ainsi le tendre sentiment de sa propre satisfaction. La veille de ce souper de Noël du 25 décembre 2007 Suzan avait fait un voyage dans le temps de plusieurs années et avait eu la sublime chance de visiter la maison de Robahir…en son absence alors qu'il était Ad Terram Floridae pour la période des fêtes. Aveuglé parce qu'aimant sa mère, c'était un then twenty-two years old Piayeluc qui lui avait ouvert les portes en toute inconscience de ce qu'une bonne femme alcoolique «su'é peulules», aux portes de la pauvreté et accro de la vindicte pouvait bien faire comme ravages une fois dans l'enceinte de son ennemi juré et, cela même, dix-huit ans après son départ de Saint-Édouard.

La veille de cette déclaration célébrissime suzanesque du ''mon goût à moi'', soit le 24 décembre 2007,  chez Mononkpiaye et Matantdanyel pour souper, c'était un Granpapapaul confus par la vieillesse qui ouvrait la bouche que pour psalmodier des injures envers Suzan. Il regardait Piayeluc tout juste à sa droite avec ses yeux gériatriques de tueur en série pour lui chuchoter rapidement : «Hé qu'ah'est niaiseuse! Grande épahisse! Qu'est-cé qu'ah fait icitte?». Questions et commentaires qui ne manquèrent pas de susciter la plus intense perplexité chez Piayeluc voulant répondre que Suzan était, bien entendu, présente parce que c'était Noël, tout simplement. Le grand-père à l'article de l'agonie et à peine capable de garder la nourriture qu'il avalait gaspillait ainsi ses dernières secondes de voix pour s'assurer que son petit-fils sût que sa mère représentait l'Irrationnel de toute chose. Il la regardait comme on regarde une corbeille à papier ayant été utilisée pour jeter du poulet cru. Granpapapaul prenait même la peine de demander dans un français d'Alzheimer si ROBAHIR passait un beau temps des fêtes [!!!!????]. Suzan à la table de Noël devant son père l'entendait donc demander bruyamment à Piayeluc des nouvelles de Robahir disparu de la carte lachinoise depuis près de vingt ans. Affront direct à Suzan dissimulé entre deux quintes de toux borderline-vomissures du vieillard. Pathétisme ultime peut-être que, même bardé de sénescence, le patriarche de Lachine en vînt à indiquer aux vivants attablés sa désapprobation et sa dissociation totale face à cette femme folle qu'il avait cueilli à l'orphelinat cinquante-et-un ans plus tôt.


'' Illusion of Midnight Mass'' -
Piayeluc's princedom of St-Édouard
Lachine ne faisait plus de messe de minuit avait annoncé solennellement Matantdanyel! Now a quarter to ten PM, Piayeluc décida que la messe de minuit ne pouvait avoir lieu que dans un village old school comme St-Édouard. Le jeune prince couronné du fief St-Édouard n'avait pas besoin d'invitation officielle pour se rendre dans la paroisse de son couronnement surtout pour une visite obligatoire au Jésus pour son anniversaire. Suzan était seule? Jésus brillait pour elle aussi, pensa le jeune prince. Après tout, Suzan avait été suzeraine sur cette contrée de l'hiver pastoral as Queen consort of Robahir the First. Plusieurs cigarettes en voiture plus tard, c'est le manteau de fourrure bien imprégné que Suzan franchît les portes de l'église des sacrements de son fils. Au grand déplaisir des deux citadins catapultés dans le rural croyant, la messe tirait à sa fin. Même St-Édouard avait une messe de minuit frauduleuse dans l'appellation. Suzan, une reine déchue dans son jubilé de vie, était assise sur les bancs vernis juste à temps pour l'échange de la paix, le comble! Elles pouvait alors serrer la mains à des gens et se donner victorieuse en spectacle en disant : «Que la paix soit avec vous.». Certains sujets du fief présents dans l'église reconnurent leur ancienne reine contrainte à l'exil : «Heille c'pas vrai! Sühü Zan toé! Ça va? Wow ça fait longtemps? Qu'est-ce que tsu d'viens?». C'était une Suzan qui n'avait rien de bien spécial à raconter sur son devenir mais très fière d'être présente qui lâcha un insignifiant et archifaux : «Ben j'm'occupe de mes enfants là...». Douleur aux oreilles de réalité bien réelle que portait Piayeluc. Honte à Suzan était d'avouer qu'elle cumulait en fait les malchances depuis dix-huit ans, qu'elle était dépressive et alcoolique et qu'elle était retombée sur le Bien-être Social plusieurs fois depuis. «Piayeluc, tu l'as connais la madame? Ça c'est Klahire, la cousine à ton pahire.» annonça Suzan à son fils qui, lui, sera la main en toute connaissance de la personne en question, les yeux aux cieux. Il s'agissait en fait de la femme du cousin à Robahir et un regard entendu fut échangé entre la dame et le prince qui, bien évidemment, avait mutuellement reconnu leur appartenance au fief. Un fois l'église de Jésus quittée, Suzan embarqua dans la voiture avec sa cigarette jointe à son entre-doigts pour réaliser que Klahire rentrait à pied chez elle : «Awouaye-donc Piayeluc un p'tsit lift à Klahire yh fait froid!». Suzan abaissa la vitre de la voiture à la rencontre de Klahire sur la route qui refusa de monter dans le véhicule  préférant la piété de solitude qui devait la porter chez elle après cet communion réellement chrétienne. Suzan passait à côté de ce recueillement de la Nativité obnubilée plutôt par les nerfs que lui faisaient vivre ce flash back St-Édouard.

''Midnight, He Was Born'' -
The reason why she was at the church -
Suzan's forgetfulness
Une fois dans le mansion de Robahir : «Voler Robahir!» devait alors penser Suzan, les deux mains sur les steaks dans le congélateur du sous-sol. Jusque-là, le jeune adulte qu'était Piayeluc se voyait mal de refuser du «manger» à Suzan qui, selon ses dires, n'en avait pas. Le congélateur débordant, le fait que Robahir avait une «bizniss» et que c'était «facile pour lui d'avoir du manger» finirent par convaincre le fils de laisser la mère remplir sa sacoche de viande. C'était Noël, December twenty fifth flush après tout se disait peut-être Piayeluc! L'idiot d'insouciance croyant qu'il était en compagnie d'une adulte partit dans sa chambre pour prendre ses vêtements et laissa ainsi sa mère découvrir seule qu'il y avait du «vin dans cave chez Robahir». Fin de la vie! Pré-Soulita s'ouvrit sur place une bouteille de blanc et dégusta bruyamment en sapant le liquide jaune pisse. Lorsque Piayeluc revint sur les lieux pour découvrir que Suzanéthylique avait pris place au minibar du sous-sol, il scanna rapidement la bouteille et vit que celle-ci buvait du vin de bas-étage. Soulagements puis inquiétudes de Piayeluc pour la vie de sa mère. L'étiquette de la bouteille affichait une locomotive ''art-déco'' et semblait avoir été collé à la main avec de la salive dans un autre sous-sol de campagne. Suzan était bel et bien en train de boire un de ces vins dits ''maison'', faits de concentré de ''raisins[?]'' auquel de l'eau devait être ajoutée dans une cuve avec de l'équipement offert en location généralement dans une boutique de vin en vrac du boulevard Taschereau à Brossard…Robahir avait plusieurs de ces mêmes bouteilles alignées sur le minibar pour un effet ''décoratif'' discutable. Du souvenir dédaigneux de Piayeluc, les bouteilles d'urine provenaient probablement du paiement d'une dette de marchandises de l'aveu-même de Robahir : «c't'un gars qui m'devait d'l'arrrgent qui m' 'es a swignées en échange, tsé lui qui fait son vin lâ». Un vague sourire vint à l'esprit de Piayeluc imaginant peut-être même Grinderz, la femme de Robahir, vouloir laver les toilettes avec ce liquide d'aberration aux propriétés dissolvantes. Ce qui avait peut-être été un vin blanc circa 2002 avait manifestement viré en dérivé postindustriel d'alcool à friction. Comment Suzan pouvait-elle boire goulument un ''vin'' for your eyes only alors qu'il gisait-là en mi-poison des vivants. Le foie suzanesque tenait bon devant les yeux écarquillés de Piayeluc évaluant mentalement si les agents du Centre antipoison travaillaient le soir de Noël. La fin aurait été glorieuse pour Soulita retrouvée morte en ayant siphonné les fioles de tout fiel dans le sous-sol chez Robahir. L'histoire empira lorsque Suzan, toujours vivante, mit une seconde bouteille entre deux tournedos de porc dans sa sacoche en déclarant l'index en l'air : «Tsé Piayeluc, Maman ah s'sent pas mal d'en prendre une autrr' bouteille parsque j'ai payé pour toute ça ici, moi». Le regard de Piayeluc se promena sur le vaste sous-sol de Robahir récemment rénové pour finalement se porter sur le plafond pour implorer le ciel de Noël plus haut de venir le délivrer de ces mots [maux] suzanesques.                 

''Deadly Sip'' -
Suzan's choice above all


Le lendemain ce fut chez une Faniev soucieuse de bien recevoir la famille de Lachine dans sa première propriété que Suzan avait eu l'idée géniale et grotesque d'affirmer sa préférence dans la sommellerie de tous vins. Faniev servit un chardonnay bien boisé à ses invités, ce qui ne manqua pas de susciter l'émerveillement de Piayeluc qui s'empressa de complimenter sa soeur pour son choix. Suzan en face de son fils au comptoir lui fit un signe des doigts pour exprimer son désaccord et déclara sérieuse dans toute sa splendeur : «Piayeluc, j'veux pas t'faire de peine là, mais mon goût à moi…mmmmon goût à moi…c'est l'vin dans cave chez Robahir». 

jeudi 23 décembre 2010

Suzanneries - Part XVII

Mother Daughter 2 - Pull my hair



''While Mother's Starving'' -
Piayeluc's Floridian shopping spree

«Pis toi tsü rrroules, pis tsü dépenses d'l'arrgent pis tsü t'achètes des coffres à crayons Lui Viton à 40 piass en Fleurride pendant qu'Maman ahl'a d'la misère à arriver???... Pis qu'ahl'a d'la misère à acheter du manger??? Toi t'as ben du fun, j'veux pas t'déranger, ben non tsé!» brailla Suzan incrédule lorsque eighteen years old Piayeluc l'appela depuis la Floride pour lui souhaiter «Joyeux Noël». Les cloches de la joie ne résonnaient manifestement pas au Royaume de Lachine contrairement au camp de retraite du fief St-Édouard battant drapeau à Fotladeudayz en Floridie méridionale durant la période de nativité du Saint Sauveur and beyond. Notre bonne Suzan, violoniste professionnel, sortait son stradivarius dans un longue-distance téléphonique transcontinental, larmes à l'appui, pour transmettre les notes d'une symphonie intitulée d'emblée : ''J'te fais feeler cheap''. Les sentiments de culpabilité et de pitié ne réussissaient pas à s'estomper du travers de la gorge de Piayeluc pas plus qu'il avait réussi à calmer une Suzan au téléphone ayant mis fin à deux reprises aux conversations par des : «Piayeluc, Maman ah t'laisse là... ah trop d'peine pour continuer à t'parler parce que Faniev est pas fine pantoute avec moi».VLAM raccrocha-t-elle. Merry Christmas Piayeluc, your sister is a bitch! Au-delà de la peine véritable qu'avait sans doute Suzan-détresse, elle faisait ainsi deux piailles d'un coup : elle s'assurait que tout le clan St-Édouard entendît sa peine drainant ainsi leur énergie des fêtes et accaparant l'esprit du jeune Piayeluc en cette nuit magique à l'autre bout du continent ET elle s'assurait que le jeune arbitre familial qu'était Piayeluc s'intéressât du sujet des nouvelles chicanes mettant en vedette Faniev dans un prétendu rôle de brutalité gratuite envers sa mère. Spectacle suzanesque! Suzan ne faisait pas que jouer du violon, elle aimait bien aussi le théâtre de marionnettes qu'elle activait à coups de culpabilité par de violents rappels de cordon ombilical. Suzan et la théorie des cordes, rappelons-nous : En moment de panique, tirez sur toutes les cordes à la fois.

Mis à part ses épisodes de fugues d'adolescente, un beau jour, Faniev en avait eu assez. Elle était officiellement nantie en tant que waitress et avait décidé d'aller vivre en appartement près de ses nouvelles réalités de vie, loin du Royaume de Lachine. Elle était en âge et en situation de se plaindre plus qu'à l'habitude de la fatigue qu'elle commençait à ressentir dans le dos à tenir à bout de bras Suzan-famille. Faniev chantait souvent qu'elle n'en pouvait plus de vivre «dans saleté pis dans cochonnerie» laissées par sa mère et son frère. La rengaine avait été trop longtemps chantée, à quelques mots près, comme suit : «J'tannée d'ramasser pis d'faire le ménage parce qu't'es t'une cochonne dans vie, Maman! J't'année d'te faire vivre, de t'prêter d'l'argent pis qu'tu me l'ormette pôh!». Son départ de Lachine était nécessaire pour son indice de développement humain personnel qui aiguillait dans le ''à bout de souffle et de patience''. Faniev avait vécu avec Suzan toute sa vie, avait connu sa misère matériel et d'esprit, avait côtoyé la lourdeur de son intimité, de ses discours, avait partagé la malédiction de l'apitoiement sans repos et avait été la ressource psychologiquement responsable d'une maisonnée depuis les racines de l'adolescence. Le CV de Faniev débordait de maturité et des dures enseignements de l'école de la vie. Ce départ du nid d'ordures ne s'était certainement pas fait sans heurts et sans déchirements dans le coeur-même de Faniev, mais il arracha une entente tacite et historique entre deux ennemis de toujours : Faniev et Piayeluc. Désormais quelque peu plus adulte, Piayeluc était peut-être plus à même de reconnaître l'esprit de sacrifices qui avait forgé le tempérament difficile de sa soeur  en opposition franche à son mode de pensée de mi-pute pédante mi-bourgeoise lettrée. Peu avant le départ de Faniev, soeur et frère en arrivèrent à intervenir de concert dans des nuits où Soulita refaisait trop fréquemment surface. La solidarité fraternelle devant l'absurde naquit peut-être du chapitre le plus saugrenu à avoir jamais été écrit dans les sourates de Lachine : Soulita-morning nue sur le balcon donnant sur la cour arrière. C'était avec les lèvres mauves de son visage au regard saoul de ''comme si de rien n'était'' et la vue sur les autres lèvres exposées, elles, par ses jambes écartées entre les barreaux du balcon à qui voulait bien regarder la scène que notre bonne vieille Soulita atteignait le sommet de son art de «grande saoulonne». Profitant des premiers rayons du Soleil à frapper son corps exhibé au tout Lachine, elle tenta un regard scandalisé et banal à ces enfants : «Ben quoi? Y'a rien là!». C'était en fait les tous premiers moments vécus par les proches d'une Soulita matinale qui fera d'autres mémorables apparitions allant jusque après le zénith dans ce qui sera désigné plus tard par la science de Piayeluc comme étant le célèbre '' Soulita spécial : rock around the clock''.

''All Night Long'' -
Soulita's song for morning appearances
 Apparemment ou pas, les écarts de comportements suzanesques étaient loin du cœur de ses enfants une fois sobre. Ainsi Suzan était autorisée à rendre visite à Faniev désormais véritablement waitress barmaid montréalaise. Ce fut une Suzan qui arriva avec ses sacs de plastiques contenant ses souliers d'intérieur, la sacoche coincée à l'aisselle, les cheveux blonds «teindzü» [redécolorés] avec les pointes hérissées au gel Life™ ou Personnel™ et sa cigarette beurrée rose deux tons tenue in extremis du bout des lèvres. Faniev et Suzan se rencontraient alors pour une soirée de Noël à laquelle elles devaient assister. Suzan s'assit et demanda à Faniev de la coiffer. Tâche laborieuse que Faniev exécuta avec la douceur du charcutier. Drames téléphoniques de Noël se décrivait alors ainsi en pleurant à chaudes larmes : «J'yé dzi, pis j'yé répété qu'était ruff avec moi! Ah m'a fait tellement mal, Piayeluc, ah'est pas délicate! T'as connais. Ah m'a tiré les cheveux tellement fort en m'es peignant que Maman ah été obligée de pogner sa sacoche pis ses affaires pis s'en aller tellement ah'avait d'la peine d'être traitée d'même par sa fille. Maman ah voulait pas pleurer d'vant elle, Maman ah s'ortonnait, tsé! J'l'ai mi' au monde c't'enfant-là pis c'est Noël, calvinous!».

    



mardi 21 décembre 2010

Suzanneries - Part XVI

Mother Daughter 1 - Cold Beef




«J'leur parle! Ouiiii vous êt' belles! AHH si t'es belle ma cocotte» confiait Suzan en toute conscience humoristique aux visiteurs de sa maisonnée. Suzan professait une tendresse toute spéciale aux végétaux dont elle avait soin. De par son allure somptueuse, le salon de notre bonne Suzan était le jardin botanique officiel du Bien-être Social. Diverses pousses de plantes y croissaient dans des pots de yogourt entremêlés d'acrostiches de lianes partant dans toutes les directions. La douce Suzan en coton ouaté, cigarette tantôt à sa bouche tantôt entre ses doigts, s'occupait diligemment de «faire prendre les bébés plantes» pour ensuite les transplanter dans de plus grosses jarres. Une attention particulière qui ne manquait pas de soulever des questions sur le trop-plein affectif dont Suzan était vraisemblablement la victime. Suzan était AMOUR pour ses enfants qui représentaient dans ses bras, sa seule réussite, voire sa seule raison. Suzan aimait couvrir ses enfants de caresses et de baisers. Le jeune Piayeluc, plus sensible, adorait la bonne Suzan sans limite et ne se faisait pas prier pour lui sauter au cou à toute occasion. Toutefois il n'en était pas de la sorte pour la belle et dodue Faniev, la jeune fille n'ayant jamais été versée sur la démonstration affective. Responsable en tant que mère subsidiaire de la famille, la jeune Faniev avait vite fui le jupon protecteur maternel pour ne plus jamais y revenir et cela, à la grande déception de Suzan.


''Heart Wall Breaker'' - 
Suzan's weapon against cold hearts -


(Hitler's supporters during
American carpet bombing of Berlin, 1945 :
Unsere Wände sind gebrochen,
aber unsere Herzen nicht)

«C'est quoi le gros trou dans l'mur juste au d'ssus du lit à Faniev, Maman?» demandait un Piayeluc inquisiteur devant le gypse défoncé de la chambre de sa sœur ainée. «C'est Maman qu'y'était fâchée pis ah l'a lancé l'biblot dans l'mur!» répondait simplement Suzan. Après d'autres questions, Piayeluc se fit expliquer que l'éléphant en porcelaine avait été jeté tout près de Faniev à cause que celle-ci avait repoussé une tendre Suzan qui venait lui donner un «bec de bonne nuit». On n'approchait pas Bidoune pour la tendresse et Suzan, bien malgré elle, montra à sa fille la peine que ce rejet représentait pour elle. «Non! Ça marcherra pas d'même» devait penser Suzan en colère lorsqu'elle lança le pachyderme en projectile. À l'instar des reliquats de l'éléphant en porcelaine, le cœur d'une mère était désormais en éclats de vitre devant un autre de ses nombreux abandons.




''Tough Love my Bidoune'' - 
Faniev's rejection of maternal love
L'humeur de Faniev à l'adolescence était directement comparable à celui d'un taureau biscornu fraichement libéré dans un rodéo. Sa mère, notre bonne Suzan, n'étant pourtant point matador ni cowgirl, recevait souvent des réponses semblables à des beuglements lorsqu'elle s'adressait à Faniev. Connaissant le tempérament de Suzan au combat, aucun vivant ne se serait aventuré à la défier dans un corps-à-corps verbal, sauf peut-être Faniev-brutalité. Brutale était en effet l'adolescente avec son jeune frère Piayeluc, aussi connu universellement à travers le Royaume de Lachine sous le sobriquet évocateur de «p'tsite tapette». Suzan intervenait souvent contre l'abus dictatorial et violent que Faniev-athlète servait à son frère se défendant en décochant des incantations ou des anathèmes dans sa langue inventée. Faniev voyait donc Suzan-la-Juste comme une arbitre au jugement biaisé ce qui n'aidait pas à un rapprochement mère-fille. Faniev eut donc une adolescence rebelle peut-être à l'image de celle de sa mère. Dans tous les cas, Faniev ne manquait pas d'audace en parlant d'une voix douce à ses camarades de Dalbayvio et en envoyant un «char de marde» en direction suzanesque dans la même et unique phrase. En vedette célébrissime au secondaire, elle levait ainsi les yeux de ses nombreuses lettres d'amour envoyées et reçues par le tout Dalbayvio pour invectiver sa mère, pour lui roter magistralement en plein visage ou pour lui péter sauvagement dessus. Qui à Lachine n'assistait pas aux burlesques opérettes d'éructations et de flatulences de Faniev? Au grand désarroi de Suzan, sa fille pouvait tenir un borborygme pendant plusieurs secondes. La truie d'outre-tombe qu'était Faniev se faisait souvent questionner par sa mère à se sujet : «Tsü rotte-tsü d'mahim devant les mères de tes amies?». Ce à quoi la célèbre Faniev répondait invariablement : «Oui, pis yh trouvent çâ drôle!». Peut-être la vengeance de Suzan n'avait-elle pas de nom ou était déguisée derrière son semblant d'innocence. Tout spécialement lorsqu'elle canalisait ses énergies à parler contre les amies de sa fille à des tiers : «Praçalahn ahl'a une bouk d'oreille dans l'nez. Barbane, elle, est nourrie au chimique pis ah fait d'l'anémie c't'enfant-là! Ah donne pas d'heure de rentrée à sa mahire pis ah yh dzi même pas quand qu'ah rente pas coucher!». Les amies de Faniev devenaient donc des cibles assurément faciles pour une Suzan en quête d'une correction punitive tombée du ciel. Une vacherie ou un acte manqué glorieux en ce sens fut relaté longuement dans les sourates de Lachine alors que Barbane, l'amie de Faniev en question, appela à la maison suzanesque :


«Ouin, Fahni siouplè, lança rapidement l'adolescente malnutrie.
- C'est qui est-c'qui parrrrle, demanda Suzan grandiloquente en cérémonie.
-C'est Miliçâ, rétorqua nerveusement la pré-pubère.
-Ben tsü rappellerrras quand tu dirrras ton VRAI NOM, cria Suzan. VLAM raccrocha-t-elle.».

Au passage, notons ici que la jeune fille en question s'appelait bel et bien Miliçâ mais arborait son nom de famille en toute circonstance : Barbane. Ce fut donc une Suzan au possible innocente qui feignit de croire que, de façon abjecte, cette jeune adolescente de Lachine portât l'hideux prénom de Barbane et qu'elle mentît sur son identité pour pouvoir subrepticement s'adresser à Faniev au téléphone. Faniev ne manqua pas d'admonester sa mère en lui criant à la tête tous les synonymes du mot idiote : quolibets dénominatifs que notre Suzan arborait sur sa tête comme une ânesse digne et triste en les répétant mot-à-mot de façon lyrique : «Ben oui! C'est ça! Ta mère s't'une ostie d'conne». Gorgées suzanesques de détresse ravalées...      

vendredi 17 décembre 2010

Conservateurs - Problèmes Chroniques 2

Diriger en vase clos et le majeur bien dressé


La transparence de son gouvernement. C'est la panacée recherchée par l'électeur. Il désire savoir, comprendre et analyser les décisions des gens qui le gouvernent. Parce qu'il s'agit de son argent, l'argent publique prélevé à même son salaire par le fisc, il réclame un droit de regard sur la façon avec laquelle cet argent est dépensé. C'est donc par le processus de vote qu'une relation de confiance est établie entre l'électeur et le candidat électoral.   

C'est justement une crise de confiance qui, en 2006, a précipité la chute des Libéraux fédéraux après un règne au pouvoir de plus de 12 ans. Le Parti conservateur a donc effectivement surfé sur le mécontentement du «scandale des commandites» pour défaire les Libéraux aux élections. C'était sur le mot d'ordre d'«imputabilité» que se sont faits élire les Conservateurs. La farce débute ainsi : si on veut se faire élire quand l'autre est honni de la population, on clame être son contraire même si on ne l'est pas. 

Non! Le Parti conservateur n'a pas formé un gouvernement transparent et imputable, il a au départ formé un gouvernement extrêmement soucieux de son image. Par la suite ce souci est vite devenu une obsession organisée et centralisée autour du bureau du Premier ministre qui s'est mis sur le travail de contrôler toute information sortant de tous les ministères du gouvernement fédéral. Le Conseil privé, le ministère du Premier ministre, s'est rapidement transformé en système nerveux central de ce gouvernement qualifié maintes et maintes fois de «paranoïaque» dans les médias. La frustration des journalistes et reporters a été couchée sur papier et à l'écran lorsqu'ils décrivaient les fins de non recevoir  administrées par le gouvernement à leurs demandes d'entrevue avec les ministres ou à leurs simples demandes d'informations publiques afin d'écrire un article ou un reportage. Le portrait juste de la situation est le suivant : les téléphones des différents ministères fédéraux sonnent et personne ne répond aux journalistes. Les journalistes sont donc obligés d'appeler le Conseil Privé pour une demande d'entrevue qu'ils n'auront [trop] probablement jamais. S'ils veulent obtenir de l'information publique en le demandant simplement, celle-ci ne sortira pas, ils doivent sommer le gouvernement de se conformer à la loi d'accès publique à l'information ou le menacer de poursuites judiciaires. Le gouvernement conservateur pousse souvent la blague même jusqu'à fournir des documents censurés aux journalistes consternés.

Pensons à l'électeur qui regarde Celine Galipeau qui, en plein téléjournal, encourage par des regards dépités et insistants notre Emmanuelle Latraverse, aujourd'hui chef de bureau à Ottawa, à poursuivre les ministres-députés fuyant à la course le micro dans les couloirs du Parlement. Les journalistes au service de l'information des citoyens répondant aux courriels que vous pouvez leur envoyer ou peuplant peut-être votre entourage vous le déclareront de leurs aveux sincères : ils n'ont jamais fait face à un tel black out de l'information publique appartenant à tous les citoyens. C'est du jamais vu! Les conditions actuelles avec lesquelles le gouvernement filtre l'information sont décriées comme étant antidémocratiques et cela même par la société d'État fédéral qu'est Radio-Canada. À cela nous ajoutons qu'elles sont certes non seulement indignes de la confiance du peuple, mais abusives et carrément dictatoriales. La position délicate héritée d'un gouvernement minoritaire n'empêche pas ce déficit institutionnel aberrant de la gouverne opaque aux vitres teintes. L'exécutif peut, en toute impunité, se replier et s'isoler de sa base électorale en traitant les oreilles et les yeux de celle-ci, les médias, comme des fauteurs de trouble. Normalement vus par les gouvernements successifs comme un mal nécessaire pour rejoindre tous les Canadiens, les médias sont fuis comme la peste par le gouvernement conservateur transformant leur serment de transparence et d'«imputabilité» au peuple en véritable doigt d'honneur à Monsieur et Madame Tout-le-Monde.



Behind closed doors of the Privy Council - 
Graphical courtesy of your incumbent federal government -
''Enjoy secretive governance up your censored''
La blague ludique des Conservateurs n'est pas seulement de jouer à cache-cache avec les journalistes à la sortie de la Chambre des Communes. À vrai dire, leurs pitreries commencent en chambre aux dépends des députés de l'opposition parce qu'en Chambre, les Conservateurs ne peuvent pas fuir et se doivent de rester assis pour défendre la position de leur gouvernement sur les dossiers de l'heure. L'électeur voit sur son téléviseur les images retransmises depuis la Chambre des Communes montrant les députés sous des tonnerres d'applaudissements posant des questions indirectement pour mettre de la pression sur le gouvernement. Le spectacle bizarre dans sa cérémonie obnubile ainsi l'électeur lui cachant la vérité au sujet de la gestion conservatrice de ses contributions fiscales. Oui, le théâtre des Communes peut parfois produire de sérieux résultats et forcer le gouvernement siégeant à soumettre des rapports à l'assemblée. Encore une fois ici le gouvernement conservateur fait ce qu'il sait bien faire : faire preuve d'illégalité en voulant gagner du temps en ne produisant pas les documents requis par les députés de l'opposition qui ont été, rappelons-le, envoyés par la majorité de la population canadienne pour venir faire face à ce gouvernement d'arrogances. Ne vous imaginez pas, cher électeur, que le gouvernement actuel remettra les documents dans les mains de l'opposition sans attendre que ceux-ci les menacent de poursuites judiciaires pour non-respect de la loi d'accès à l'information publique. Nous sommes dans un Zimbabwe Canada libre, quand même! Non! Le gouvernement du Canada actuel le fera éventuellement en les remettant censurés aux députés pour la forme. Qu'en est-il de l'information proprement dite destinée à la défense des intérêts des citoyens? Elle est oblitérée par l'opaque gouverne conservatrice arguant que pour les besoins de la sécurité nationale, ces documents ne peuvent être rendus publique. Pure facétie! Cinglant par son détachement, à ce propos, Gilles Duceppe devant les caméras déclare sur le ton de la banalité et de l'habitude [ce qui donne froid dans le dos] qu'il fait face à un gouvernement qui ment sur tous les dossiers nationaux [!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!]. Pourquoi les Conservateurs siègent-ils à l'exécutif du pays de l'électeur si ce n'est que pour lui mentir en plein visage et en tout déni de droit. ''Mentir''? Il a vraiment dit ''mentir''? L'électeur le savait «comme un peu» que son gouvernement ne disait pas la vérité, mais n'avait peut être pas donné le plein sens à ce mot dans son cerveau. D'autres mensonges à venir, Monsieur l'électeur.          



jeudi 16 décembre 2010

Conservateurs - Problèmes Chroniques 1

Proposition et prise du mandat de l’électeur 

À la demande de l’électeur québécois, voici une proposition de chroniques évolutives sur les importants dégâts causés dans toutes les directions par le gouvernement conservateur actuel. Cette série est née d’un besoin de l’électeur de s’y retrouver dans ce bombardement de pessimisme au Québec quand on parle du gouvernement Harper. L’électeur le verbalise ainsi : «Je sais que Harpeur c’pas un bon gars, mais pourquoi?» ou ainsi : «Din’ nouvelles, yh nous font comprendre que Harpeur coupe dans si pis dans ça pis que ça nous nuit à nous au Québec. Pourquoi?». Réponses seront données à l’électeur.

The Unright Honorable Stephen Harpeur -
King of Canada and crowned viceroy of Quebec -
''Why Quebec's faith holds in my hand?''  

Par quel angle devrions-nous aborder ce grave problème qu'est le gouvernement fédéral actuel? Ceci est bien plus profond qu'une simple question de «démonisation» de la personnalité ou du leadership de Stephen Harper. La machine partisane siégeant à Ottawa au moment où ces lignes sont écrites ne travaille pas dans l'intérêt général du pays. Elle fait l'objet d'un questionnement intense de son processus décisionnel aussi bien de la part de l'opposition que de la grande majorité de la population. Jusque-là tout peut paraître normal, ce n'est pas la première fois où le mécontentement populaire tente de donner des leçons au Fédéral. Cependant ce gouvernement fait fâcheusement en sorte de ne pas mériter la place qu'il a réclamée lorsque les Libéraux ont été chassés du pouvoir en 2006. En d'autres mots : les Conservateurs sont pires que les Libéraux en matière de transparence [!] et ils accumulent les gaffes [le mot est faible] dans des dossiers phares de la politique d'image nationale : la culture et l'environnement entre autres. Comment exprimer que la dernière phrase écrite est un euphémisme majeur : le bilan des Conservateurs en est un de souillure pure et simple de l'image internationale du Canada. Nos partenaires gouvernementaux étrangers sont incrédules devant l'exécutif de notre pays qui a perdu la totalité de sa superbe dans les milieux diplomatiques mondiaux. Le problème conservateur de mauvaise gouverne, encore une fois, ne se situe pas seulement à ces niveaux, il fait surface également dans les dossiers si chers au cœur des Conservateurs eux-mêmes : la criminalité et les finances publiques. La critique du gouvernement conservateur actuel s'articule donc sur plusieurs points d'insatisfactions importants qui sont noyés les uns dans les autres tellement ils sont pénibles pour l'électorat. Il est crédible que l'électeur du Québec soit en désenchantement total face à la politique fédérale parce que dépassé par les manières cavalières de la gestion conservatrice et par leurs valeurs morales loin de son spectre latin de référence. Aidons la convergence de ses vues sur le sujet et mobilisons son opinion vers l'impression qu'il a déjà depuis 2006 à l'effet que le gouvernement fédéral actuel est le pire de l'histoire du pays et que, par extension et conséquemment, est une nuisance sérieuse aux intérêts du Québec. Notons ici qu'il ne sera pas question de savoir, de façon hors-propos, si ces chroniques sont souverainistes, nationalistes ou fédéralistes. Elles sont ni l'une ni l'autre, elles sont politiques, elles sont «rationnalistes». C’est aussi à l’aide de portraits gras d’électeurs stéréotypés que nous, vulgarisateurs avertis, montrerons tous ensemble la voie de la connaissance à l’électeur sur des domaines qui le touchent dans son âme humaine. Par la suite, à la demande de l'électeur, nous exposerons, en mandataires non partisans, les solutions de vote qui s'offrent à lui pour contrer ce non-sens politique qu'est le gouvernement conservateur et pour tenter de sortir de l'impasse d'un gouvernement minoritaire au Fédéral.

mercredi 15 décembre 2010

Poèmes aviaires - Dégustez la Volaille

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Poème pour une linotte notoire anonyme


Lat. vulg. : Animal Anonymat


La Linotte

Dinde d'Inde, glousse, glousse
Toi qui, gorge pleine, rebrousse
Bien fardée, enseignante stagiaire
Laissant choir questions pécuniaires

Pharmacopée, aimante et épouse de
C'est très bien jusqu'à temps que
Le palais de l'Ottomane s'écroule
Sous les dettes, devenons maboul

Pavane-toi, plumes à l'épiderme
Oubliant autruches de la ferme
Respire, avale-tout, douce bigeotte
Ton titre de toujours, totale linotte

Pour que le jour où, théâtreuse
L'expression honnie, cigaretteuse
Sera de nouveau sur plateau, servie
Bâton au bec, instinct de survie

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Poèmexercice germé d'une phrase phare en «G», en «Gn» et en «J»

Rouge Gorge les Grues

Tapi dans l'orge, le rouge gorge lorgne sa gorge gorgée de lait (Copyright : Benjamin et al.)
Gargantuesque gorgée goulument engrangée, le rouge gorge glapit tel un ogre.
Gargarisa-t-il la gomme au goût gastrique grommelant dans son gésier
Gras gruau de grains jauge-t-il sans gémir, geindre ni gerber gauchement

Glousse le rouge gorge gris et grès gruge-t-il aussi les gravats de granit
Gage de bon gré, grignote-t-il aussi les gros grumeaux d'orge en bon goujat
Égratigne-il aussi les bijoux des grandes, gracieuses et grivoises grues
Dans ses joues garde-t-il, grand gagnant jaloux, les joies des glacées gantées


Amies les Glacées

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mardi 14 décembre 2010

Suzanneries - Part XV

Sugar Mommy


«Mange toute la graine! Ah'est bonne c'te graine-là!» disait Suzan à son jeune fils qui enregistra que trop bien cet ordre pour le restant de ses jours. La graine en question était une des spécialités culinaires de Matantegabi. Il s'agissait simplement de bœuf haché et d'oignons cuits dans une sauce aux tomates. La graine livrée par Matantegabi était un festival célébré par les Faniev et Piayeluc de ce monde applaudissant une saveur rappelant un aliment comestible dans leur bouche. Loin d'être mal nourris, les enfants de Suzan mangeaient des soupes aux légumes et des «stsiou» infectes mais «plein d'vitamines». Soucieuse de leur développement, Suzan encourageait une bonne alimentation et proscrivait souvent le sucre de toute chose. Les enfants de Suzan se rappelèrent toute leur vie les tentatives culinaires maternels, mais l'une d'entre elles était gravée sur leurs papilles à jamais. Faniev et Piayeluc eurent une image floue de leur mère qui les réveilla au beau milieu de la nuit pour leur dire : «V'nez goûter c'qu'Maman a faitte comme manger». Ceci était en fait  un remake cheap d'Hansel et Gretel obligeant sans cérémonie Suzan à camper, de façon logique et naturelle, le rôle de la sorcière. Faniev et Piayeluc eurent longtemps en mémoire gustative les délicieux «spéribb» sucrés enfournés par notre nocturne sorcière suzanesque. Peut-être les enfants démontrèrent-ils trop leur enthousiasme devant ce très bon repas, car la sorcière maintenant emplie d'éloges et de compliments inhabituels vit son cœur se durcir devant tout cet amour insolite. C'était la mort dans l'âme qu'Hansel et Gretel constatèrent qu'ils ne furent plus jamais réveillés par une gentille sorcière aux «spéribb» sucrés, mais plutôt par une bruyante Soulita sur son shift de nuit, la balayeuse entre les deux jambes.
''Once Upon a Night: Serving Edible Food'' -
Suzan's good-witch only momentum  



''Dressed to Cook with Poise'' -
Suzan's outfit for poisonous feasts
Les enfants de Suzan n'eurent jamais d'explication du comment du pourquoi les «spérib» ne firent plus leur apparition sur la tablée suzanesque. La science du jeune Piayeluc révéla quelques années plus tard l'existence réelle de la commande shuffle ingredients dans le cerveau culinaire de Suzan faisant des mets de celle-ci le fruit du hasard ou plus communément, par extension : hazardous fruit. [Une métaphore grasse comprenant une autre sorcière de contes pour enfants distribuant, elle, une pomme empoisonnée devra être évitée ici pour les besoins ultimes de rétention du lectorat adulte.] Les créations du moment de notre bonne Suzan devenaient donc des œuvres gastronomiques ad hoc et uniques. En effet, l'extrême fugacité de l'existence de tels plats dans l'espace-temps représentait une chance inouïe pour les palais infantiles réfractaires qui, tout de même, devaient découvrir de nouvelles abominations à déguster chaque jour. Le grand revers à cette situation demeurait : «Maman tu les as jamais r'faite les spéribb! Tsé là quand tu nous avais réveillés…» constatait Faniev ou Piayeluc bien conscients malgré eux que les agencements de l'Univers ne permettraient plus jamais une combinaison favorable au retour intentionnel des «spéribb» de Suzan. Une recette concoctée sciemment n'existait pas et ne pouvait tenir avec les lois de cet univers.
''Repeat Function : Does Not Compute'' -
Suzan's incapacity to a kitchen encore
Un jour alors que Faniev amena chez elle sa camarade Praçalahn de Dalbayvio, un plat historique fit sa brève et imprévisible visite dans le menu de Suzan. Il s'agissait de son approximation hebdomadaire de spaghetti au fromage, son fameux Kraft Dinner look alike. Suzan avait toujours établi les grandes lignes du repas en question de la façon suivante : «Pâoutes rincées», corps laitiers, poivre, …remuez. À l'ingrédient dit ''corps laitiers'' venait se substituer logiquement de la crème/du lait et du fromage de sources variées du moment. L'indécente Suzan avec sa fonction shuffle bien enfoncée dans le crane utilisa la crème présente dans le réfrigérateur par réflexe d'automate. S'étant assise à la tablée de Suzan de par le passé, la jeune Praçalahn en visite était consciente des risques de chocs toxiques divers «du mangé à» Suzan. Ce fut une Praçalahn surprise qui goûta le sucre du met préparé. Oui! De façon infâme, Suzan avait mis de la crème ''à fouetter'' dans son spaghetti au fromage le faisant passer de délice à supplice. C'était donc avec un mélange d'éblouissement et d'incrédulité des convives qu'avait été cuisiné le premier spaghetti sucré de l'histoire humaine, nommément, le spaghetti dit de crème fouttée.  
''SWEET!'' -
Suzan's talent to create legendary dish