mercredi 8 décembre 2010

Suzanneries - Part XI

Lost Father 2 : Suzan and Coke



«Y'avait une compagnie de clous, de vis ou de j'sais'pas'quoi. Y'étais beau pis grand. C't'un Américain» avait alors relâché par insouciance Suzan contre toute attente. Dans la voiture, Piayeluc bouche-bée écoutait sa mère énumérer les ressemblances entre une personne de peu d'intérêt aux oreilles de Piayeluc et le présumé père de Faniev. L'art suzanesque de lâcher une bombe entre deux phrases banales! Révélations au cœur même de Suzan-Tchernobyl, le réacteur avait enfin fuit! Quel désastre que Faniev n'eut été présente pour écouter les seuls mots entendus dans les deux dernières décennies sur son géniteur. Fumet atomique qui ne manqua certes pas d'attirer l'attention de Faniev lorsque Piayeluc raconta tout à sa soeur, mais il était trop tard, Suzan avait colmaté la brèche et plus rien n'allait sortir, plus jamais. 

«NON! C'pas Meussieukourrri l'pahire à Faniev!» avait longtemps martelé Suzan à son fils soucieux d'assurer à sa sœur un royaume digne d'elle. Le jeune Piayeluc avait toujours soupçonné sa mère de cacher de précieux renseignements à Faniev et investiguait au sein des habitants du fief St-Édouard parce que ceux-ci avaient connu Suzan à une époque plus proche de la naissance de Faniev. Une Suzan aujourd'hui muette devait certainement avoir partagé des informations sensibles avec St-Édouard sur l'identité du père de Faniev. La tante l'Île-Yann, oracle ultime des vérités enterrées, ne savait presque rien et se contentait de répondre à la question par : «C'est surement le bonhomme Meussieukourrri, mais j'me rappelle quand qu'on l'a déménagée, ta mère, de la Duff Court de Lachine à St-Édouard pis Faniev ah trainait dans sa couche plein d'pisse parce que ta mère la changeait pas. On avait tellement de crasse à nettoyer dans son trou dans Duff Court. J'me rappelle que le d'sous d'son frij'daire…». Le citron de vérité de la tante l'Île-Yann avait alors manifestement écoulé ses dernières gouttes lorsque pressé par le jeune Piayeluc-inquisition. Notre enquêteur jeunesse se tourna donc vers son père, l'illustre mythomane tant décrié dans les feuilles de choux suzanesques. Le jeune Piayeluc apprit alors les supputations robahirsiennes tout de même croustilleuses sur le passé de sa mère. Le tandem argent-silence y jouait un rôle prépondérant sans grande surprise et à la hauteur des mythes les plus crapuleux sur Suzan. Robahir avait en fait toujours clamé savoir la vérité sur l'identité du père de Faniev, du moins pensait-il savoir que Suzan gardait des contacts avec cet homme pour le faire chanter et le menacer pour les rétributions du silence suzanesque. Selon les dires de Robahir, constants à travers les années, Suzan avait été en possession des dollars de son silence. Elle exigeait selon lui un montant d'argent par année au père biologique qui avait déjà une femme et des enfants pour «qu'ah ferme sa yeule pis qu'ah l'laisse tranquille». Robahir ajoutait même que lorsque Suzan arriva à St-Édouard, elle préserva un lien secret avec cet homme mystérieux, ce pourquoi Suzan avait assez d'argent pour initier un paiement sur la maison «parce qu'ah s'arrangeâh pou' le tordre» (lire, ici, dans le langage de Robahir que Suzan soutirait l'argent servant aux paiements de la maison au vrai père de Faniev). Toujours selon Robahir, Suzan n'avait eu aucun héritage de sa mère feue Aiglantyne parce que Granpapapaul, son père, savait pertinemment et trop bien que Suzan était «une criss de folle qui voulait tout siphonner». Sur ce, Robahir rajoutait alors invariablement : «T'ah connais ben, tu l'sais qu'ah s'rait pas partie sans son argent su' a' maison! On est allé en cour pis j'yé r'donné son argent.».


Suzan at the top of the pops

Robahir affirmait bien connaître la jeune et plantureuse Suzan d'époque, n'oublions pas qu'elle avait été sa conjointe pendant ses 7 années à St-Édouard et surtout qu'ils s'étaient rencontrés dans un contexte des plus inusités. Back in the days,  Robahir était gérant du Richeulieu de St-Édouard lorsque Suzan était venue y faire «des démonstrations d'coke». Prière, ici, de ne pas supposer que la bonne et jeune Suzan venait y démontrer ses possibles talents avec la cocaïne, mais bien avec le Coca-Cola™. En effet, il était su que pour arrondir ses fins de mois et élever la jeune two years old Faniev dans son 3-et-demi dit de la Duff Court à Lachine, Suzan parcourait les épiceries de campagne pour y vendre les produits Coke™. Robahir avait alors les commentaires suivants sur la Suzan de jadis : «C't'ait une belle pitoune dans c'temps-là. Ah se t'nait din' belles places chères pis ah couraillait les bonhommes, les meussieux ben imporrrtants. Pis une fois, ben, ah s'est faite pognée par un d'eux-autres pis ta mère ah dû êt' ben heavé-métal avec le meussieu pour qu'yh crache le cash après.».  

2 commentaires:

  1. Piailucius Sancti Eduardi heres Suzannae caducae filiusque de regni arcanis percontatur.

    Sed illae veritates androgyno sopho e dementia exeundo auxiliabuntur ?

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  2. @ ceux qui lisent ce que les experts considèrent comme les wikileaks de Suzan : la suite #11 de la série qui amène l'hystérie collective au Bas-Canada. Voyez les enquêtes du jeune Piayeluc cherchant la vérité sur le père de Faniev. Mythologies au rendez-vous. Criez!

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