jeudi 9 décembre 2010

Suzanneries - Part XII

Lost Father 3 : Lebanese Thesis



«Le meussieu dans son char y'avait brûlé sa lumière rouge pis y'a foncé dans l'char de l'année à Maman, Faniev était en arrière pis ah l'avait l'visage en sang. On lui a nettoyé l'visage pis après on a tout enlevé les p'tsits morceaux d'vitt. C'pour ça qu'ah'était plein d'sang.» racontait une Suzan au jeune Piayeluc concentré et avide d'histoires dans lesquelles Faniev saignait autrement qu'à l'habitude... Suzan parlait d'elle-même comme d'une twenty-three years old jeune femme étant mère célibataire qui, racontait-elle, menait un train de vie somptueux. Beau char fini bois, «beau linge cher», perpétuelles et immenses lunettes-soleil et voyages au Mexique avec ses chums de fille. C'était en fait la  glorieuse et clinquante époque pendant laquelle Suzan habitait encore chez Aiglantyne et Granpapapaul suite à l'accouchement de la douce Bidoune. Les cheveux blond-auburn et longs jusqu'aux fesses, Suzan avait plusieurs petits emplois de serveuse-hôtesse-vendeuse parce qu'étant qualifiée de, rappelons-nous, «belle pitoune dans c'temps-là». Avec de nombreuses photos à l'appui, Suzan était mannequin et paradait dans divers défilés faisant des aujourd'hui immondes Galeries Lachine une passerelle de mode courue des early 80's. C'était dans ces mêmes Galeries Lachine que se trouvait la mercerie de Meussieukourri[encore lui!!!???] où travaillait notre bonne Suzan comme ''gérante''.

Of  back-then Suzan, did you get a Vogue idea?

 Meussieukourri-Meussieukourri-Meussieukourri c'était un nom qui était répété ad nauseam dans le filigrane des discours suzanesques de cette époque de faste. Le Phénicien maronite et sa femme étaient en fait de proches amis de Granpapapaul et d'Aiglantyne et le mari employait Suzan de façon naturelle et logique à plusieurs besognes. La légende empreinte de faux-semblants-sous-entendus décrivait un Meussieukourri très près des intérêts d'une Suzan qui était constamment appelée en renfort pour ['']garder[''] les enfants du couple. Suzan y relatait de longs après-midis «su'l bord d'la piscine à Meussieukourri» ou d'interminables journées de ski avec les enfants. Sportive gardienne de luxe ET belle vendeuse dans une boutique d'habits pour homme donc, mais la question que le Lachine Realm et, postérieurement, le fief St-Édouard avaient sur les lèvres était la suivante : «C'tu lui l'pahire à Faniev?». Les paris sont ouverts, faites vos jeux, rien ne va plus! Les experts hitlériens en anthropomorphisme diplômés de l'Université du Peuple de St-Édouard (l'UPSE[t]) affirmaient de façon unanime qu'après plusieurs et rigoureux examens visuels sur la jeune Faniev qu'elle était bel et bien : Libanaise! La filiation maternelle directe ayant été vérifiée de façon empirique lors de l'extirpation des entrailles suzanesques, mais maintenant qu'en était-il de l'entité hypothétique du père géniteur? Réponse prompte et commune des analystes fascistes de l'UPSE[t] : Meussieukourri! Sur un rapport exhaustif de leur thèse portant sur le sujet, les spécialistes doctorants ont émis verbalement d'instructifs commentaires recueillis par l'oreille attentive d'un Piayeluc naïf et crédule : «Faniev, ah bronze vite pis ah r'ssembl'à une Libanahiz. Ahl'a les traits ben midziterranéens, ta sœur. Ça vient pas d'Suzan ça c'est cerrtain!». Les propos de l'UPSE[t] rassemblés, ruminés et ensuite rapportés de bonne foi par le jeune Piayeluc à sa mère ne manquaient certainement pas de susciter l'ire et l'indignation dévastatrice de la folle du cinq-et-demi.

The UPSE[t] : alma mater of l'Île-Yann and Robahir, both PhDs 
Il était su que Suzan ne laissait aucune miette de pain sur le sentier qui remontait à la paternité de sa fille. Cependant, encore une fois contre toute attente, durant ce qui sera considéré plus tard comme un sombre jour dans l'agenda de la connaissance humaine, Suzan déclara candidement à son jeune fils : «Ça fait des bin beaux enfants le mix canadien pis libanais». Jusque là c'était son humble opinion et elle était respectée par Piayeluc pour l'avoir émise, mais avec disgrâce, elle ajouta : «C'est le mahim mix que la p'tsit fille qui s'fait enlever par son père dans ''Jamais sans ma fille'' pis est bin belle la p'tsit fille la d'dans!». Le jeune Piayeluc consterné devant ces ''mots'' manqua de souffle en regardant la leçon de géopolitique ethnique dont il allait devoir gaver sa mère. Les yeux au ciel, bien haut, avec un soupir sidéral dans la voix, le jeune Piayeluc rétorqua : «Maman! Dans le film c'est une Irano-Américaine la p'tsit fille…pas une Canado-Libanaise!».
Persian saying : ''You got it all wrong, Suzan! You picked the wrong guys''

4 commentaires:

  1. Le suspense est in-sup-por-ta-ble. Holy, Suzan!!! Crache-lé, le motton!!!! C'EST QUI LE PAHIRE!!!!

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  2. @ mon vieil ami Bast : Suzan muette ne parlera qu'en présence de son avocat. Et son avocat ne sait rien. Nous avons fait le tour des supputations, mais je crois qu'il nous reste une piste à explorer...celle des Bourk. À voir dans un prochain épisode des Suzanneries.

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  3. Fanieva cum facie punica e mari nostro romanorum "Midziterraneo" sine patre familias.

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  4. @ ceux qui sont chanceux d'en connaître davantage sur l'illustre Suzan. Ce soir en spécial sur mon blog : un billet qui frise la folie des premiers de la série et qui se veut une suite "logique" de la quête du père de Faniev. Criez, maudissez la beauté de Suzan et, de grâce, rappelez-vous avec qui vous faites des enfants.

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